Courte bio itinérante

L’attrait que je ressens pour le voyage plonge ses racines dans les premières années de ma vie, alors que les vacances d’été de mes parents enseignants nous permettaient de longues itinérances à travers l’Europe, avant l’avènement du tourisme de masse, en tout cas pour ce qui concerne certaines de nos destinations (Europe du Nord, Europe de l’Est, voire aussi Portugal).

Sur la route dès l’enfance

Je me souviens encore de l’excitation qui m’habitait lorsque mes parents nous réveillaient en pleine nuit, mon frère et moi, pour nous recoucher sur le siège arrière de la voiture déjà chargée et partir en voyage. Malgré le ronronnement du moteur et l’obscurité, je ne dormais pas, préférant observer le scintillement des étoiles à travers la fenêtre et le défilement occasionnel, aveuglant, des réverbères.

En voiture (et camping) ou avec le minibus aménagé par mon père, nous avons sillonné le continent dans les années 1970-80, de l’Algarve au Cap Nord, des Pays-Bas à la Grèce, franchissant notamment le Rideau de Fer pour traverser la Yougoslavie, la Roumanie et la Bulgarie.

Premier voyage à vélo à 16 ans

A 16 ans, j’ai emprunté 2 sacoches et suis parti faire la Côte d’Azur à vélo, avec un ami, depuis la région de Toulon jusqu’à Menton. Il me reste que peu de souvenirs de cette courte escapade, sinon celui d’avoir été arrêté par un flic à l’entrée de Monaco, car mon vieux T-shirt trempé de sueur n’était pas acceptable dans la Principauté… Cette première itinérance cycliste est toutefois restée sans suite puisque je n’ai plus chargé un vélo durant 22 ans.

Les vrais débuts : Inter Rail

L’abonnement Inter Rail constituait alors le véritable « Sésame » pour partir à la découverte de l’Europe : il offrait aux jeunes de 16 à 26 ans la possibilité de voyager librement pendant un mois sur tous les réseaux ferroviaires européens, plus celui du Maroc, pour 400 francs suisses ! Tente de camping canadienne dans le sac à dos, je suis parti 3 étés successifs (1984-85-86) arpenter les pays du Nord : Angleterre, Écosse, Danemark, Norvège, Suède, Finlande et Pays-Bas.

Toujours plus loin, avec l’avion

Mais quand on est curieux et avide de découverte, les pays « proches » ne suffisent plus. Je rêvais de me confronter à des environnements, tant géographiques que culturels, différents. Cette quête d’altérité a débuté en 1986 et duré jusqu’en 2003. Aux voyages touristiques du début ont naturellement succédé les voyages « utiles », missions scientifiques puis humanitaires, car il est difficile de rester spectateur lorsqu’on découvre à 20 ans toute l’étendue de l’injustice qui caractérise notre monde.

Je donne ci-dessous la liste de ces voyages et missions, ordonnée de manière chronologique.

    • 1986 Thaïlande, Malaisie, Singapour
    • 1987 Inde, Zanskar, Népal
    • 1988 Inde
    • 1989 Pakistan, Chine
    • 1990 Turquie
    • 1990 Inde
    • 1991 Libye, Mission Archéologique Française en Cyrénaïque
    • 1991 Transsaharienne : Algérie, Niger, Burkina Faso (convoyage d’une voiture et de fournitures scolaires)
    • 1993 Inde
    • 1993 Libye, Mission Archéologique Française en Cyrénaïque
    • 1993 Tunisie, Algérie
    • 1994 Québec en voiture, durant l’hiver du siècle
    • 1994 Genève – Tunis + environs (convoyage d’une voiture)
    • 1994-95 Rwanda, mission humanitaire avec Médecins sans frontières + semaine de repos à Lamu (Kénya)
    • 1995-96 Sur les traces de Nicolas Bouvier, en transports publics : Italie, Grèce, Turquie, Iran, Pakistan, Inde, Sikkim, Népal
    • 1996 Ouganda, mission humanitaire MSF
    • 1997 Inde
    • 1998 Ouganda, mission humanitaire MSF
    • 2002 Afghanistan, mission humanitaire MSF
    • 2003 Syrie, mission humanitaire MSF, suivie d’un court voyage en Syrie et au Liban

A l’exception des trekkings, tous les déplacements lors de mes voyages en Asie ont été effectués en transports publics (train, bus, Jeep… et parfois bimoteurs antédiluviens) et j’ai toujours recouru aux hébergements les plus économiques. Par conséquent, le budget de ces pérégrinations orientales restait extrêmement modeste, malgré leur durée : par exemple, voyager en Inde durant les années 90 revenait à 300 USD par mois, tout compris sauf le transport international en avion.

J’ai souvent voyagé seul, car on est alors beaucoup plus disponible pour la découverte et les rencontres. Lorsque je repense à cette époque, je ne peux m’empêcher de ressentir encore la force des sentiments et émotions qui m’ont durablement lié à l’Inde, terre de contraste où j’ai bien plus appris sur la vie, le monde et moi-même que durant toute ma formation universitaire… Mais en 1997, après un ultime voyage destiné au démarrage d’un micro-projet de développement au Kerala, le lien a cédé. Trop de monde, trop de bruit, trop d’injustice. Il faut dire qu’en dix ans la population de l’Inde avait augmenté de presque 200 millions d’habitants. Et 200 millions, même dans un grand pays (plus de 6 fois la France métropolitaine), ça se ressent !

Redécouverte de l’Europe, à vélo

En septembre 2000, j’ai acheté un vélo de randonnée (VTC) dans le but de faire davantage de sorties dans la campagne autour de Genève. Jusque-là, je partais de temps à autre rouler sur un vieux vélo de ville, dont les freins se sont révélés insuffisants lorsque j’ai commencé à aller en montagne – c’est-à-dire au Salève.

Au bout de 4 ans, le récit de voyage d’un ami qui avait fait la Californie à vélo m’a donné envie de me lancer. Lui ayant emprunté ses sacoches, je suis parti faire quelques centaines de kilomètres en Suisse, dormant chez des amis ou au camping. Ce fut le déclic et dès l’été suivant, ayant passablement dépensé pour acquérir l’équipement complet, je partais de la maison en direction de l’Atlantique, sans destination précise et sans date de retour…

Voici la liste de mes voyages à vélo, ordonnés de manière chronologique (les liens réfèrent aux pages publiées sur ce site) :