La Suède à vélo

Avec une densité de seulement 23 habitants au kilomètre carré, la Suède est une destination de rêve pour tous ceux qui apprécient le calme et les grands espaces. Si comme moi vous allez en Suède pour la forêt, notez qu’elle commence au nord des grands lacs (Vänern et Vättern).

Distance parcourue dans le pays : plus de 3800 km
Années de voyage : 2013, 2018 et 2019

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Malgré le fait qu’une exploitation forestière à la pelle mécanique défigure un grand nombre de terrains en bordure de route, la Suède conserve d’immenses régions quasi vierges, ce qui est plutôt rare en Europe. Du coup, on se retrouve à rouler pendant des heures sur des routes désertes sans voir autre chose que de la forêt et des lacs. Le silence est absolu, exception faite du chant des roues sur le bitume (ou la terre battue) et d’un vent modéré qui semble souffler en permanence.

L’impression de solitude est parfois prenante au milieu de la taïga. Débarquant d’un pays surpeuplé et sur-développé, on a l’occasion ici de mesurer les difficultés qu’ont dû rencontrer les premiers habitants de la région, avant la construction des routes.

Sur son vélo, on en arrive bientôt à rêver du prochain passage sur une colline qui permettra peut-être de voir au-delà de la première rangée d’arbres et d’échapper à cette espèce de claustrophobie que l’on finit par ressentir au milieu de forêts aussi vastes.

L’expérience est toutefois sensiblement différente dans le sud, beaucoup plus habité : les campagnes, avec leurs chemins agricoles et leurs fermes au milieu des champs sont bien moins dépaysantes. Par ailleurs, quelques régions balnéaires du sud sont très appréciées des vacanciers suédois et donc littéralement bondées en été : je pense en particulier à la côte du Halland (sud-ouest), au Bohuslän (sud-ouest) et à la région de Kalmar-Öland (sud-est).

La communication avec les Suédois est facile, car la plupart des gens parlent aussi très bien l’anglais. On répondra volontiers à vos questions, y compris sur la route ou dans la rue, mais l’attitude générale est plutôt réservée. Quant à la sécurité, elle est bien plus élevée en Suède que dans nos villes grouillantes.

Routes et voies cyclables

Le réseau routier suédois est excellent. Les routes nationales (Riksvägen) portent des numéros à un ou deux chiffres (actuellement de 9 à 99) et on les empruntera rarement à vélo, sauf dans le nord, où il y a beaucoup moins de trafic. La plupart du temps, on roulera sur les routes régionales (County roads ou Länsvägen), désignées par des numéros à trois ou quatre chiffres et dont certains tronçons sont parfois non goudronnés (revêtement de terre battue ou de gravier). Il y a également les routes d’importance européenne, dont le numéro est précédé du « E » et qui sont évidemment la plupart du temps des voies à éviter.

Les statistiques récentes démontrent que la Suède est le pays au monde où les routes sont les plus sûres, notamment grâce à une lutte impitoyable contre l’alcool au volant et à l’aménagement de nombreuses zones protégées pour les piétons et les cyclistes (source). N’en déduisez toutefois pas que vous n’y êtes pas en danger, comme ailleurs : l’un des deux épisodes au cours desquels j’ai failli perdre la vie sur la route s’est déroulé sur une route secondaire suédoise, lorsqu’un semi-remorque a commencé à me dépasser dans un virage sans visibilité et qu’une voiture a débouché en face… C’est mon rétroviseur qui m’a une fois de plus sauvé : voyant le camion arriver sur moi en dérapage, je me suis jeté hors de la chaussée juste à temps. Le nuage de fumée à l’odeur de pneu brulé stagnant au-dessus du goudron ainsi que les longues marques de freinage m’ont convaincu de la gravité de l’incident. Soyez donc vigilants, comme toujours.

Le réseau de voies cyclables Sverigeleden, long de quelque 6600 km, emprunte essentiellement les routes secondaires et quelques rares voies vertes. La signalisation est généralement excellente et se base sur le principe habituel : tant qu’il n’y a pas de panneau, continuer tout droit.

Suède à véloVous pouvez télécharger un flyer en anglais imprimable, à emporter en voyage. Notez bien que l’objectif principal de ces itinéraires est de garantir la sécurité des cyclistes en les éloignant au maximum du trafic, par conséquent on passe son temps à faire des zigzags au fond de la brousse et le parcours s’en trouve considérablement allongé. Ceux qui disposent d’un GPS ou de cartes détaillées auront tout loisir de prendre ici ou là un raccourci en suivant une route secondaire tranquille pour éviter un détour excessif à travers bois… Ce fut mon cas en 2018 et 2019.

On trouve en librairie ou sur le web des cartes cyclistes détaillées (Cykelkartan, Turist & Cykelguide), mais celles-ci sont toujours chères et la qualité de la signalisation Sverigeleden sur le terrain ne les rend pas indispensables. Une carte en ligne est disponible ici, mais si vous souhaitez des légendes en français, mieux vaut consulter ViaMichelin ou Google Maps.

En version papier, la carte routière Michelin National N° 711 (Scandinavie, Finlande) au 1:1’500’000 se révèle pratique pour se situer de manière générale.

En ville, les pistes cyclables et les cyclistes sont très nombreux : en roulant dans Stockholm ou Göteborg, on mesure immédiatement le fossé qui sépare les pays avancés, en matière de mobilité, de nos contrées latines arriérées. Par contre, au nord de Göteborg et hors agglomération, on ne croise pratiquement pas un seul cycliste, même sur les itinéraires balisés – c’est incompréhensible, ou alors c’est juste que le pays est trop grand pour qu’on s’y croise…

Hébergement (tarifs 2019, sauf mention contraire)

Il existe en Suède une loi (Right of Public Access) qui autorise de manière générale le camping sauvage, sauf sur terrain agricole ou à proximité immédiate d’une habitation. En cas de doute, il convient évidemment de demander l’autorisation aux habitants.

Pour ceux qui désirent un peu plus de confort, et notamment la possibilité de prendre une douche méritée, on trouve de nombreux campings, auberges de jeunesse et Bed & Breakfasts, mais l’offre diminue évidemment à mesure que l’on monte vers le Nord. Ainsi, vous devrez parfois faire des kilomètres supplémentaires pour trouver un hébergement à proximité des itinéraires Sverigeleden.

Les campings suédois sont généralement bien entretenus et équipés d’une cuisine commune voire d’une salle à manger et d’une salle TV, où l’on peut se réfugier en cas de mauvais temps (j’y ai même passé une ou deux nuits d’orage dans mon sac de couchage…). Par contre, les installations sanitaires sont souvent insuffisantes en cas de forte affluence et la douche chaude est parfois payante.

Le tarif pour un voyageur individuel est assez élevé : compter entre 100 et 200 couronnes suédoises ou SEK par nuit (10 à 20 EUR). Dans le sud-est et la région de Kalmar-Öland, on doit parfois s’acquitter du forfait 2 personnes, soit 300 à 350 SEK (28 à 33 EUR), pour des emplacements plus petits et coincés entre des caravanes. La plupart du temps, une petite épicerie et/ou une cafétéria à côté de la réception permettent de trouver l’essentiel même en cas d’arrivée tardive. Par mauvais temps, on peut aussi louer un bungalow (stuga) pour passer la nuit au sec et au chaud : en 2013, les prix étaient de 250 à 350 SEK. Le premier soir, on vous demandera peut-être d’acheter la « Camping Key Europe » (160 SEK), carte de membre obligatoire dans de nombreux campings et valable durant l’année en cours.

En 2013, les campings étaient répertoriés dans une brochure gratuite bien pratique que l’on trouvait dans tous les offices de tourisme. Aujourd’hui, on doit se contenter des sites internets, qui ne sont hélas d’aucune utilité pour ceux qui voyagent non connectés : Visit Sweden, Camping.se, Eurocampings.eu et Routes North (en anglais).

Ceux qui ont besoin de calme pour dormir seront heureux dans la plupart des campings suédois : dès 22 heures et jusqu’à 8 heures du matin, le silence absolu règne – et si ce n’est pas le cas, vous constaterez que les nuisances ne sont généralement pas le fait de Suédois, mais de touristes étrangers.

Je recommande aux personnes sensibles à la lumière d’emporter un « masque » du genre de ceux qu’on distribue dans les avions, car en été il ne fait jamais nuit en Suède. Par exemple, à mi-juillet dans la région du lac Siljan (Dalarna), le soleil ne se couche qu’entre 22h19 et 3h54.

La meilleure alternative au camping est l’auberge de jeunesse, nommée Vandrarhem en Suède. Utilisées par toutes les catégories de voyageurs et non seulement par les jeunes, présentes dans les villes comme à la campagne, les Vandrarhem proposent un hébergement collectif (dortoirs) ou individuel en chambre single/double/familiale. Il est bon de savoir qu’étant donné le faible nombre de visiteurs dans certaines régions on se retrouve souvent seul dans un dortoir, ce qui est tout à fait confortable et très appréciable !

Le tarif pour une nuit en chambre multiple varie entre 220 et 375 SEK, avec une moyenne autour de 250 SEK, soit environ 10 Euros de plus que le camping pour un vrai lit au sec et l’avantage de ne pas devoir monter/démonter la tente. J’ai même eu une fois une chambre single pour 260 SEK. Il faut être titulaire d’une carte de membre de l’association internationale des auberges de jeunesse (Hostelling International), sinon les prix sont plus élevés. Cette carte peut s’acheter auprès de n’importe quelle auberge de jeunesse et dans certaines agences de voyage ; elle vaut 33 CHF en Suisse.

Les Vandrarhem sont toujours équipées d’une cuisine commune et d’une salle à manger. Il est généralement possible (et fortement conseillé !) de prendre un petit déjeuner-buffet le matin, comprenant céréales, muesli, fromages, charcuterie, oeufs, bacon, fruits, poivrons, tomates, légumes au vinaigre, pains divers, café, thés, jus d’orange, etc. Facturé 70 à 90 SEK, ce repas copieux et complet permet de tenir largement jusqu’en milieu d’après-midi.

Il y a deux organisations qui proposent des hébergements en auberge de jeunesse : STF (Svenska Turistföreningen) et SViF (Sveriges Vandrarhem i Förening, en suédois uniquement). Des guides papier très complets, gratuits et bien pratiques pour ceux qui voyagent non connectés étaient disponibles dans les auberges de jeunesse de chacun des deux réseaux en 2013, mais plus en 2018.

En l’absence de camping ou de Vandrarhem, on peut se rabattre sur un Bed & Breakfast (B&B), mais les tarifs sont bien plus élevés : 500 SEK et plus.

Alimentation

Les supermarchés suédois proposent les mêmes produits que ceux dont nous avons l’habitude plus au sud – ce qui n’était pas le cas les premières fois que je m’y suis rendu, avec mes parents ou avec l’abonnement Inter-Rail dans les années 70 et 80. Les magasins d’alimentation sont souvent ouverts 7/7 aux abords des localités. Les prix pratiqués sont légèrement supérieurs à ceux qu’on connaît en Suisse ou en France, mais quand même moins élevés qu’en Norvège.

La vente d’alcool est très réglementée en Suède. Si l’on trouve sans problème de la bière légère (lättöl, folköl) en supermarché, il faut se rendre dans un magasin d’état (Systembolaget) pour acheter des boissons contenant plus de 3.5% d’alcool.

Attention : en dehors du sud, il y a très peu de commerces d’alimentation le long des itinéraires Sverigeleden. Il m’est arrivé plusieurs fois de ne rien trouver sur ma route durant 80 à 100 km ! Ayez donc suffisamment de ravitaillement lorsque vous démarrez le matin – et ce conseil vaut également pour l’eau potable, à moins que vous ne souhaitiez boire l’eau des lacs (pas de fontaines dans les villages). De plus, notez que les boulangeries et les cafés n’existent pas en Suède en dehors des métropoles : un argument de plus en faveur des petits-déjeuners des Vandrarhem, car personne ne souhaite se mettre en route le ventre vide et sans avoir bu un café (même pas terrible) !

Transports publics

La compagnie ferroviaire nationale (SJ) est l’une des rares d’Europe qui n’accepte pas les vélos à bord de ses trains (vélos pliables seuls autorisés, voir ici). Certains voyageurs prétendent qu’on peut parfois négocier avec les contrôleurs, mais je ne l’ai pas tenté et ne suis pas monté à bord d’un train SJ en Suède. Cette politique est stupide et arriérée, comme je l’ai fait savoir en contactant le service clients des SJ, mais il faut néanmoins planifier son voyage en tenant compte de cette restriction : rester dans le sud, où les compagnies Øresundståg et Västtåg autorisent le transport des vélos, ou passer en Finlande ou en Norvège pour prendre sans souci le train du retour.

Plus d’infos sur les trains suédois en suivant ce lien, et cet autre, qui répertorie toutes les compagnies ferroviaires acceptant les vélos (en anglais).

Certaines compagnies de bus transportent également les vélos si la réservation est faite à l’avance ou s’il y a suffisamment de place dans le compartiment à bagages (situé sous la cabine) : c’est notamment le cas de Dalatrafik dans la province du Dalarna. Évidemment, monter en début de parcours et demander poliment au chauffeur aideront à faire accepter sa monture.

Aucun problème, par contre, pour embarquer votre vélo dans un ferry. Il sera généralement parqué dans le garage avec les voitures et attaché à une paroi par le personnel de bord afin qu’il ne tombe/bouge pas durant la traversée.

Climat

La Suède jouit d’un climat tempéré, sensiblement plus sec que celui de la Norvège voisine. L’été n’y est certes pas très long, mais tout à fait agréable, selon mon expérience. En 2013, sur une durée totale de 18 jours (21 juin au 8 juillet), il n’a plu que 6 jours, dont une seule fois de manière durable sur plusieurs heures (les 5 autres fois : averses). Au niveau des températures, la plus basse que j’aie mesurée un matin atteignait quand même 12 degrés, la moyenne des minima quotidiens s’établissant à 16 degrés sur toute la période.

Le temps se montre souvent assez variable au cours d’une même journée : soleil, nuages, puis averses – les changements peuvent être rapides. J’ai aussi le souvenir d’un vent modéré mais quasi permanent, soufflant heureusement la plupart du temps du sud, alors que je roulais vers le nord.

Bien sûr, le climat varie également selon la région : il fait plus frais en Laponie qu’au sud.

Pour ce qui concerne l’été exceptionnel 2018, les 12 jours de mon voyage (7 au 19 juillet) ont été ensoleillés et très chauds : la moyenne des minima quotidiens (durant la journée) s’est établie à 21 degrés, celle des maxima à 32.5 degrés ! Avec pour toute précipitation un unique gros orage, qui a éclaté alors que je venais de monter la tente.

En 2019, sur 8 jours de voyage (20 au 27 juillet), j’ai eu de la pluie et de la bruine durant 2 après-midis, du grand soleil ou des passages nuageux le reste du temps. Quant aux températures moyennes en journée, elles ont varié entre 20 degrés (minima) et 29 degrés (maxima).

Vous trouverez des tableaux de température et de précipitations, ainsi que d’autres infos sur le climat suédois sur les sites ci-dessous :

levoyageur.net
guidevoyages.org
weather-and-climate.com (en anglais)

Budget indicatif

La devise nationale est la couronne suédoise, nommée krona au singulier et kronor au pluriel, et abrégée SEK. Prévoir env. 480 SEK par jour (hors frais de transport), soit 54 CHF ou 47 EUR au taux de change de juillet 2019. Les hébergements comptent pour 45% de cette somme, donc vous pourrez voyager économiquement en Suède si vous faites du camping sauvage.

Pour information, voici les montants payés pour quelques transports (voir l’année du voyage) :

  • ferry Oskarshamn – Byxelkrok : 150 SEK (2019)
  • train Karlskrona – Malmö : 240 SEK (2019, transport du vélo gratuit)
  • ferry Malmö – Travemünde (D) : 77 EUR (2019)
  • Malung – Borlänge en bus : 136 SEK (2018, transport du vélo gratuit)
  • train Falköping – Göteborg : 173 SEK (2018)
  • ferry Göteborg – Frederikshavn (DK) : 412 SEK (2018, moins si acheté en ligne)
  • ferry Umeå – Vaasa (FIN) : 400 SEK (2013, moins si acheté en ligne)

Divers

Les moustiques nous importunent rarement sur la route, même dans le sud de la Laponie, par contre gare à vous si vous mettez un pied hors du bitume ou dans le sous-bois ! Comme ailleurs, c’est à la tombée de la nuit qu’ils sont le plus actifs et peuvent perturber certaines soirées au camping. Mais il existe un insecte encore plus dérangeant : la « midge » ou moustique des Highlands, présente par myriades dans certains lieux très ruraux, proches d’un plan d’eau, à l’abri du vent et hyperactive le matin comme le soir… Seuls les habits longs vous protégeront de ces saletés, mais n’oubliez pas de vous couvrir la tête, car elles adorent piquer dans le cuir chevelu…

Les bureaux des Offices de tourisme locaux sont souvent très efficaces et peuvent vous aider à trouver un hébergement si comme moi vous voyagez « non connecté ». Dans l’un d’eux, on m’a même photocopié gratuitement une partie de la carte cycliste très chère qui était en vente dans les rayons ! On peut aussi y trouver des cartes routières ou cyclistes gratuites, ainsi que diverses brochures d’information régionales tout à fait intéressantes.

Attention : durant la fête de Midsommar (St-Jean), les vendredi et samedi les plus proches du 24 juin, tout est fermé pendant 2 ou 3 jours. Les Suédois rendent visite à leur famille aux quatre coins du pays et font un grand repas à l’extérieur le samedi après-midi. Possible qu’on vous y invite : vous profiterez alors d’un moment convivial, entendrez des chansons populaires en suédois et, si vous n’y prenez garde, finirez passablement ivre…

Il me reste à mettre en garde les voyageurs sur le degré élevé d’aliénation numérique de la société suédoise, où il ne sera bientôt plus possible d’effectuer les démarches quotidiennes de base sans téléphone, connexion internet et carte de crédit. On constate en effet une rapide tendance à la dématérialisation des échanges, ainsi qu’à la déshumanisation des services de base, dans lesquels on n’aura bientôt plus affaire qu’à des foutues machines et autres écrans de merde. Ainsi, il n’y a plus de guichet dans la plupart des gares et il est par conséquent impossible d’y obtenir des informations sur le trafic ferroviaire – ce qui peut se révéler utile lorsqu’on est étranger. De nombreux commerces et hébergements affichent sans détour leur volonté de supprimer complètement les transactions en liquide, et vous paierez toujours une forte surtaxe (par rapport au tarif sur internet) lorsque vous achèterez un billet de ferry avec des couronnes suédoises à un être humain derrière un guichet, y compris au terminal de la compagnie ! J’ai même eu droit à un camping sans réception où l’on doit s’inscrire par l’intermédiaire d’un écran et payer par carte de crédit. Enfin, idiotie suprême issue du cerveau dérangé des mutants digitaux, les toilettes publiques à prépaiement par sms ou en ligne, avec mode d’emploi et procédure en 4 points… Pas de smartphone, pas de pipi ! Alors, si vous voulez voyager « déconnecté » en Suède, dépêchez-vous : demain est toujours pire. Et souvenez-vous qu’il vous reste encore un recours, lorsque les écrans vous empêchent d’accéder à ce que vous voulez : les bureaux d’informations touristiques, où le personnel accueillant (et souvent charmant…) pianotera à votre place sur un clavier ou téléphonera pour dénicher, parfois avec peine, les infos dont vous avez besoin. Car dans le monde numérique, tout est plus compliqué. N’oubliez donc pas d’assurer votre jolie interlocutrice de sa compétence et de l’utilité de sa fonction, ainsi que de votre souhait qu’elle ne soit pas prochainement remplacée par un lien internet…

La Suède en quelques chiffres

Superficie : 449 965 km2
Population : 10 313 447 habitants (septembre 2019)
Densité : 23 hab./km2

8 réflexions sur « La Suède à vélo »

  1. Merci pour toutes ces infos très utiles. Nous pédalons en Suède depuis fin aout et je voudrais rqjouter une petite info sur les commerces. (Valable aussi en Norvège) dans les campagnes, la plupart des superettes offrent le café gratis. Il y a une table dehors et parfois dedans. Ce n’est pas écrit, il faut demander. Mais parfois c’est payant. Souvent un simple thermos et on se sert.
    Et sur le délire digital, on est tombé sur un bungalow « epicerie” oú il fallait scanner un Qr code pour rentrer, que ne peuvent obtenir que les habitants des pays scandinaves ! Sympa pour les autres !
    Aussi, les canettes alu et bouteilles plastiques sont consignées, en plus des notres, on en a aussi ramassées dans les fossés, 1sek. Chaque magasin a une machine automatiques pour ça.

    • Merci à vous pour ces compléments. Effectivement, je me souviens qu’on voit régulièrement en ville des gens modestes faire la tournée des parcs et poubelles pour ramasser les bouteilles/canettes vides et les échanger contre un peu de monnaie à la consigne. Bonne continuation sur les routes scandinaves.

  2. Merci pour vos pertinentes informations
    Je vais les utiliser avec plaisir dans le semaines qui viennent, en espérant que je puisse passer la frontière menant en Norvège d’ici la fin août. Sinon, ce sera un retour par la Finlande… Maudit virus 🙂

    • Merci pour votre commentaire et oui, saleté de virus !
      Vous aurez un retour bien différent selon l’option choisie – ou imposée par l’état des frontières. Pour ma part, je n’ai roulé que dans le sud de la Norvège et de la Finlande, donc ne saurais vous conseiller de manière pertinente. Je note juste que la Suède est sans doute le plus « bike-friendly » des 3 pays : parcours officiels bien balisés (réseau Sverigeleden) et à l’écart du trafic, pas de tunnels, coût de la vie moins élevé et moins de pluie qu’en Norvège, pas mal d’auberges de jeunesse… Ceci dit, ma courte expérience norvégienne remonte déjà à 2011 et peut-être que les choses ont évolué positivement depuis. Quant à la Finlande, je garde de mes 2 voyages là-bas (2013 et 2019) un souvenir mitigé : pas de signalisation cycliste hors des villes (même sur Eurovelo 10) ou balisage occasionnel, cartes des itinéraires cyclables en rupture de stock, pas de bonnes ressources sur internet, peu d’hébergements, routes sinueuses dangereuses (limitations de vitesse trop élevées) et très endommagées… Mais ce constat personnel ne doit évidemment pas prendre l’ascendant sur l’intérêt légitime qu’on peut ressentir pour ce grand pays de lacs, de forêts… et de moustiques.
      Bonne préparation et bon voyage !

  3. super ces infos. grand merci.
    mon projet est de partir de Brest 29 pour aller vers le cap nord.
    et bien sûr je suis encore preneur d’infos avec le grand départ.
    il y a qq années je suis parti de Brest pour Istamboul en suivant (de loin) le Danube . voyage merveilleux !
    60 jours de vélo en bivouac sauf qq campings dans les villes visitées.

    Dom de Brest …60 et qqqq années

    • Bonjour Dominique,
      si vous aimez bivouaquer dans la nature, vous serez au paradis en Scandinavie – pour ce qui me concerne, mille fois plus fascinante que les plaines danubiennes (jusqu’à Belgrade, ne connais pas la suite) ! Je vous souhaite une bonne préparation et reste à votre disposition par email si vous avez des questions précises.
      Bon automne, en Bretagne.

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