L’hiver est là

L’hiver est là, depuis quelques jours déjà. Avec un peu d’avance, donc.

L’automne 2013 a été un peu plus chaud mais légèrement moins ensoleillé que la norme 1981-2010, selon MétéoSuisse. Dans les faits, la saison fut magnifique, et pour moi plutôt roulante avec 1600 km parcourus et plus de 20’000 m de D+ !

En septembre, j’ai testé deux nouveaux tours VTT dans la réserve naturelle de la haute chaîne du Jura, en montant par la route forestière du col de Crozet. La première fois, je suis parti vers le sud pour aboutir à Curson, la deuxième fois vers le Nord en direction du col de la Faucille. Voici comment sont nées mes Routes des crêtes 3 et 4, à retrouver sur le site dans le menu « Région genevoise ». J’ai d’ores et déjà mis au programme de 2014 une tentative de parcourir la crête du Jura à VTT, par les sentiers, depuis la Faucille jusqu’au Grand Crêt d’Eau, au-dessus du défilé de l’Écluse. Si cette « première » tente quelqu’un, qu’il/elle n’hésite pas à me contacter.

Fin octobre, je suis retourné me frotter au relief grandiose du Val d’Hérens, en Valais. La première neige avait heureusement fondu et j’ai pu faire une ultime fois cette année mon tour VTT favori : Mase-Euseigne-Mâche-Mandelon-Vendes (2250 m)-Chemeuille-Evolène-Eison-Mase, mais sans avoir le temps de monter jusqu’à l’A Vieille (2370 m), où je suis allé un autre jour.

L'hiver est làL'hiver est làL'hiver est làEt puis, lors de ma balade via le lac d’Arbey, j’ai eu la chance de voir les yaks dans leur pâturage de La Gietta.

L'hiver est làL'hiver est làA la fin de cette semaine en altitude, je suis redescendu à vélo jusqu’à Morges.

L'hiver est làCe jour-là, un vent d’ouest violent s’est levé l’après-midi et le Léman était blanc d’écume. Ma progression était par conséquent lente et plutôt physique, mais agrémentée par le spectacle des vagues qui venaient se fracasser sur la rive.

L'hiver est làL'hiver est làDans la baie de Morges, quelques courageux véliplanchistes affrontaient flots et bourrasques dans une impressionnante chorégraphie. Au même moment, sur mon sentier étroit le long de la rive, je me faisais totalement tremper par plusieurs grosses vagues successives. Il était donc temps de sauter dans le train pour rentrer…

L'hiver est làL'hiver est làPuis la première neige est tombée jusqu’aux environs de 1000 m d’altitude. Jura et Salève ont donc blanchi.

A l’approche de l’hiver, ce n’est toutefois pas la neige que je redoute. Le pire phénomène météorologique affectant la cuvette genevoise est bel et bien le couvercle de stratus qui parfois se visse au-dessus de nos têtes pour plusieurs jours, piégeant une infecte pollution aux particules fines (pm10) dont les concentrations dépassent plusieurs fois chaque hiver les normes réglementaires. Ces jours-là, nos courageuses « autorités » recommandent à la population d’enfermer les enfants et les personnes âgées, plutôt que de prendre des mesures pour limiter un trafic pendulaire totalement délirant… Mais ce ne sont évidemment ni l’intelligence, ni la cohérence qui inspirent les actes de « nos » serpillères politiques !

Qu’ils aillent donc se faire…

Ça n’a pas raté : le stratus s’est formé. Le couvercle, vissé. Heureusement, si l’on vit dans une « cuvette », cela signifie qu’elle a des bords, et que ceux-ci s’élèvent. Ces bords ont pour noms Salève (1380 m) et Jura (1720 m). Reste à déterminer l’altitude supérieure du couvercle pour savoir si l’on va pouvoir s’en extraire en gardant les roues sur terre. La prévision de MétéoSuisse est utile, mais rien ne vaut l’image en temps réel d’une webcam bien située. J’ai donc mis dans la barre personnelle de mon navigateur les liens vers les webcams du Jura et du Salève et sais ainsi avant de partir si cela vaut la peine de monter.

Grâce à cette information, je suis monté sur le Salève, par le col de la Croisette, ainsi que sur le Jura, durant le mois de novembre. Les premiers rayons aveuglants et chauds du soleil qui nous frappent à l’émergence de la couche de stratus sont un moment magique – ici en arrivant à la Croisette (1175 m) :

L'hiver est làL'hiver est làL'hiver est làL'hiver est làUn autre jour, malgré une forte bise (vent froid du nord-est, notre autre inconvénient météo), je suis parti vers le Jura, dans l’idée de monter le plus haut possible sur la route forestière du col de Crozet, et éventuellement de rejoindre le col de la Faucille. J’ai trouvé la neige et les premières plaques de verglas dès 950 m d’altitude, mais ai continué en poussant le vélo quand je ne parvenais plus à pédaler. Finalement, je suis parvenu à la station supérieure du télécabine de Crozet/Fierney et ai pu pique-niquer au soleil devant un petit chalet à 1350 m. Le thermomètre indiquait moins 6°C, mais j’étais évidemment en nage, et mes vêtements bien humides.

L'hiver est làL'hiver est làL'hiver est làL'hiver est làA la descente, la piste était totalement verglacée et j’ai fini par chuter brutalement dans un virage. Au cours de cette chute, j’ai perdu mon appareil photo et ne m’en suis rendu compte que plus tard, ce qui m’a valu une remontée au pas de course sur la glace, en poussant le vélo.

L'hiver est làN’empêche : ce fut une magnifique journée !

Au registre des statistiques, j’ai célébré hier les 10’000 km de mon VTT.

J’espère pouvoir faire encore quelques tours ces prochaines semaines, avant de filer là-haut dans le blanc, raquettes aux pieds.

D’ici-là, je vous souhaite beaucoup de courage pour affronter la période la plus débile de l’année dans le décor bling-bling coûteux et énergivore des marchands et autres fanatiques du matérialisme primaire.