De Copenhague (DK) à Lycksele en Laponie suédoise par les routes cyclistes « Ginstleden Cykelspåret » et « Sverigeleden ». Puis, après la traversée du Golfe de Botnie en ferry, descente le long de la côte finlandaise, depuis Vaasa jusqu’à Mariehamn, dans l’archipel d’Åland. Le tout en 24 jours (été 2013).
Description de l’itinéraire
Carte
Connexions
Données numériques
Références
Transports
Hébergements
Téléchargements
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Description et photos de l’itinéraire
Un diaporama de photos prises lors de ce voyage et géolocalisées peut être visionné ici.
1. Danemark
Ce voyage débute à Copenhague, capitale lumineuse et très vivante du Danemark, qui occupe la respectable position, ex-æquo avec la Hollande, du pays le plus bike-friendly (« vélophile ») d’Europe, selon le baromètre ECF (European Cyclists’ Federation). Et en effet, j’ai rarement vu autant de cyclistes et d’aménagements cyclables dans une métropole qu’à Copenhague. La densité du trafic cycliste impose d’ailleurs une attention de tous les instants sur les voies cyclables envahies, mais l’aventure n’est pas risquée car chacun circule de manière responsable et respectueuse – une belle leçon pour quelqu’un qui débarque d’une (petite) ville arriérée où la circulation tant motorisée que cycliste est chaotique, agressive et dangereuse.
De Copenhague à Helsingør, on suit la route cycliste nationale N°9 qui longe le détroit de l’Øresund. Une balade à travers les rues animées d’Helsingør est recommandée en attendant le ferry pour les piétons (embarcadère le plus proche du centre-ville, juste de l’autre côté des rails). La traversée vers la Suède dure une vingtaine de minutes.
2. Suède
Helsingborg ne possède pas le charme d’Helsingør, on peut donc poursuivre sa route en longeant la côte vers le Nord. N’ayant pas de carte en raison de la fermeture de l’office du tourisme et de tous les magasins le jour de mon arrivée et le suivant (fête de Midsommar), j’ai avancé un peu au nez, choisissant les plus petites routes et demandant régulièrement mon chemin, jusqu’à la ville de Båstad, où j’ai trouvé le premier panneau indicateur de la route cycliste de la côte, Ginstleden Cykelspåret.
Dès lors, il suffit de suivre la signalisation (excellente) jusqu’à Göteborg. A partir de Varberg, cet itinéraire côtier correspond à la partie suédoise de la North Sea Cycle Route (Eurovelo 12). On roule souvent en site propre, à l’écart du trafic motorisé, ce qui est très agréable. Par contre, les tronçons en bordure de mer sont plutôt rares et c’est un peu dommage, car la campagne des provinces de Skåne et de Halland n’offre pas de paysages particulièrement intéressants, à l’exception toutefois des environs de Fjärås Bracka.
L’arrivée à Göteborg est assez complexe et l’on finit par perdre son chemin à un moment ou un autre, mais sans pour autant rater la ville – ce qui serait difficile étant donnée sa taille importante.
Au-delà de Göteborg, je conseille de s’engager immédiatement sur la route cycliste Sverigeleden via Kungälv, puis la vallée de la rivière Götaälv en direction de Trollhättan. En effet, les routes du Bohuslän (suite de la North Sea Cycle Route) que j’ai brièvement parcourues dans l’intention de rallier Lysekil sont extrêmement dangereuses en raison de leur étroitesse, d’un trafic motorisé démentiel et de l’absence de pistes cyclables. A éviter à tout prix ! Si vous aimez les paysages de fjords, allez en Norvège, c’est cent fois plus grandiose…
Sverigeleden est un réseau de 6600 km de routes cyclistes qui traversent le pays d’un bout à l’autre. Chacun peut choisir sur la carte l’option qui lui convient le mieux pour se rendre à sa destination ou simplement pour parcourir telle région du pays. La plupart du temps, Sverigeleden emprunte le réseau de routes secondaires, sur lesquelles il y a très peu de trafic, voire pas du tout. Il arrive toutefois que l’on doive rouler quelques kilomètres sur une route principale (numérotation à deux chiffres), mais celles-ci sont plutôt larges et droites, ce qui réduit considérablement les risques liés au trafic routier.
Les premières étapes de Sverigeleden nous emmènent autour du lac Vänern, le plus grand d’Europe occidentale avec ses 5648 km2 (près de 10 fois le lac Léman !). En certains points de la côte, on ne voit pas la rive opposée et l’on peut facilement se croire au bord de la mer.
La plupart du trajet jusqu’à Karlstad sur la rive Nord s’effectue toutefois à distance de la rive à travers deux provinces où dominent déjà lacs innombrables, forêts et premières collines : le Dalsland, puis le Värmland.
A Karlstad commence la Klarälvsbanan, une voie verte de 90 km sur le tracé de l’ancienne voie ferrée le long de la rivière Klarälv. C’est le seul tronçon de Sverigeleden totalement hors du trafic et l’on y croise de nombreux cyclistes partis pour la journée – profitez-en si vous appréciez la compagnie, car au-delà il n’y a plus personne à vélo (sauf dans les villes) !
Passé Hagfors, les distances entre les localités s’allongent, et il en va de même en ce qui concerne les points de ravitaillement. La route 245 offre de belles perspectives à travers une forêt omniprésente et, hormis quelques kilomètres sur la route 64, il y a très peu de trafic. On retrouvera une région plus peuplée autour des villes de Borlänge et Falun, dans la belle province de Dalarna.
Lorsque la route longe un lac, on trouve régulièrement de magnifiques spots pour une petite sieste ou un arrêt pique-nique.
Le trajet entre Svärdsjö et Bollnäs traverse à nouveau des régions plutôt sauvages. Au village de Svartnäs, je conseille vivement de quitter l’itinéraire balisé Sverigeleden et de prendre à gauche la route conduisant à Gruvberget, car elle permet d’éviter un long détour par Åmot. Cette route devient rapidement une piste non goudronnée, mais en bon état. Prendre garde de bien rester sur la piste principale aux nombreuses intersections sans signalisation.
Si l’on excepte la région urbaine et côtière de Sundsvall, l’environnement naturel ne changera pas jusqu’en Laponie : forêts à perte de vue, lacs innombrables et collines plus ou moins hautes, mais dépassant rarement les 500 mètres d’altitude. Les distances entre les localités s’allongeront et il faudra penser à transporter suffisamment à manger et à boire pour la journée, car les commerces peuvent être distants d’une centaine de kilomètres.
Sur la route, en l’absence de trafic, le silence est quasi total, ce qui permet d’être informé de l’arrivée d’un véhicule très à l’avance, bien avant de le voir devant ou dans le rétroviseur. Fort heureusement, les moustiques s’aventurent rarement au-dessus du bitume, mais il ne faut pas mettre un pied dans le sous-bois ! Quant aux rennes, il faut monter plus au nord pour les voir : je n’en ai aperçu qu’un seul au bord de la route.
Je projetais de faire le tour du golfe de Botnie et d’entrer en Finlande par Haparanda, mais les distances suédoises, ainsi que la monotonie de l’environnement en Laponie m’en ont dissuadé. Mon autonomie sur la route est d’approximativement un mois – ensuite, les bagages me sortent par les oreilles, le VTT et les montagnes me manquent ! Arrivé à Lycksele, point le plus septentrional du voyage, j’ai donc décidé de rejoindre directement Umeå, puis de traverser en ferry vers la Finlande.
Il faut faire attention au trafic et porter un gilet réfléchissant sur les quelques kilomètres de la E12 en quittant Lycksele. Plus loin, on suit longuement la belle rivière Vindelälven.
A mesure que l’on progresse en direction de la côte, les villages et paysages agricoles réapparaissent. L’approche d’Umeå est un peu compliquée, mais on finit par y arriver. Quant au port, il se trouve à Holmsund, 15 km plus loin.
3. Finlande
Le parcours finlandais suit la côte baltique le long de l’itinéraire Eurovelo 10, qui correspond à la Coastal Route 8 du réseau cyclable finlandais, mais on voit rarement la mer, car il y a d’innombrables îlots et on roule la plupart du temps quelques kilomètres à l’intérieur des terres, sur des routes secondaires tranquilles. Il y a aussi quelques sections sur piste forestière en gravier. Le balisage Route 8, quand il existe, est très dégradé et ne suffit pas pour rester sur l’itinéraire. Ayez donc des cartes ou un GPS.
Par rapport à la Laponie suédoise, l’environnement est ici nettement moins sauvage, les localités un peu plus nombreuses, ce qui réduit le problème de l’approvisionnement. On traverse de beaux villages, avec leurs maisons de bois colorées, comme Kaskinen / Kaskö. Le vieux quartier de Rauma est aussi intéressant. Et je vous laisse le soin de découvrir le méli-mélo linguistique de la région côtière, où l’on parle tantôt suédois, tantôt finnois – ce que reflètent précisément les toponymes et autres noms de villages.
L’approche de la ville de Pori est sans doute la section la plus désagréable et dangereuse de tout ce parcours finlandais, en particulier lorsqu’on roule au milieu des camions sur ces longs ponts ou digues balayés par le vent.
A Taivassalo, j’ai pris à droite la route vers l’Archipel d’Åland, dernière étape de ce voyage – mais pas la moins attendue. Au bout de quelques kilomètres, on atteint le premier bras de mer, qu’un petit ferry nous fait traverser pour parvenir sur l’île d’Osnäs (dès qu’on quitte le continent, la plupart des noms sont suédois, bien que l’Archipel fasse partie de la Finlande).
La traversée suivante, vers Brandö, sera plus longue.
Et le voyage se poursuivra d’île en île, alternant parcours silencieux sur des petites routes désertes et traversées en ferry, jusqu’à Mariehamn, ville principale d’Åland et terminus de ce voyage à vélo. J’ai beaucoup aimé rouler dans l’Archipel, car une fois que les quelques voitures qui ont débarqué du ferry sont parties, il n’y a pratiquement plus de trafic venant derrière. Seule la dernière partie du trajet sur la grande île est moins agréable, car on suit une route importante.
Le choix de rentrer via Helsinki s’est imposé, puisqu’on ne peut pas charger le vélo dans le train en Suède. J’ai donc embarqué à Mariehamn vers minuit à destination de la capitale finlandaise, où j’ai pris le soir suivant un gros ferry pour Travemünde, en Allemagne – de belles heures en perspective sur la mer Baltique (plus de détails dans la rubrique « Transports » ci-dessous).