Douvres – îles Orcades (NCN Route 1, Royaume-Uni)

De Douvres, dans le Kent, jusqu’aux îles Orcades au nord de l’Écosse par la route cycliste N°1, la plus longue du Royaume-Uni. Vélo robuste et pneus anti-crevaison indispensables pour franchir sans encombre les nombreuses sections hors bitume de ce bel itinéraire. 28 jours (été 2014).

La Route 1 en bref
Description et photos de l’itinéraire
Cartes
Connexions
Données numériques
Références
Transports
Hébergements
Téléchargements

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La Route 1 en bref

Pour ceux qui sont pressés, voici quelques informations essentielles, mais subjectives, sur ce voyage.

Meilleures sections :

  • Canterbury à Whitstable (Kent)
  • Londres (partiellement hors Route 1) et voie verte remontant la Lea Valley
  • comtés de Suffolk et Norfolk (Ipswich à Hunstanton)
  • Boston à Lincoln sur la voie verte Water Rail Way (Lincolnshire)
  • Scarborough à Whitby sur la voie verte Cinder Track (North Yorkshire)
  • Sleights à Great Ayton à travers le parc national des North York Moors (Route 165, North Yorkshire)
  • Cresswell à Bamburgh (Northumberland)
  • Melrose à Middleton par la Tweed Valley et les Moorfoot Hills (Scottish Borders)
  • Dyce – Banff – Inverness (Aberdeenshire et Moray)
  • Ardgay à Melvich (Sutherland)
  • îles Orcades, et par-dessus tout Hoy !

Points forts :

  • itinéraire balisé traversant tout le pays
  • aucun souci de sécurité relatif au trafic
  • environnement varié (campagne, bord de mer, villes, villages, parcs naturels, régions sauvages, changement en fonction de la latitude)
  • les amateurs de villes (petites et grandes) apprécieront Canterbury, Londres, Norwich, Lincoln, Scarborough, Whitby, Edinburgh, Inverness, notamment
  • accueil et contacts chaleureux, tant en Angleterre qu’en Écosse
  • hébergements de très bonne qualité, lorsqu’on les trouve
  • retour en train facile à organiser et relativement bon marché si l’on réserve à l’avance

Points faibles :

  • signalisation dans les agglomérations
  • nombre de grandes zones urbaines traversées (jusqu’à 100 km de longueur)
  • difficulté relative de trouver des hébergements bon marché si l’on voyage non connecté.

 

Description et photos de l’itinéraire

Un diaporama plein écran de photos prises lors de ce voyage et géolocalisées peut être visionné ici.

 

1. Angleterre

Le Royaume-Uni à véloAprès une agréable traversée de la Manche en ferry (1h30), ce voyage commence par un solide défi : il s’agit de sortir indemne du port chaotique de Douvres. Une ligne rouge au sol indique aux cyclistes un cheminement plus ou moins sécurisé, mais elle est effacée par endroits et pas toujours facile à suivre. Après avoir demandé l’ouverture d’un portail, on se retrouve avec le trafic et les poids lourds.

Les survivants de ce gymkhana infernal arriveront au pied de la falaise, juste à la sortie du port, où les attend un premier panneau indicateur de la Route 1. Attention : ne pas prendre la route alternative à droite (Alternative wheeling route to Deal), à moins que vous ne souhaitiez porter votre vélo avec ses bagages dans une interminable série d’escaliers jusqu’au sommet de la falaise ! Je me suis moi-même engagé par erreur sur cette voie et en ai gardé pour quelques jours une forte douleur à la hanche qui avait supporté le poids du vélo dans les escaliers…

Suivez le cheminement cyclable jusqu’au centre-ville animé, où le bureau d’information touristique distribue une carte cycliste gratuite du Kent. Moins précise que la version de Sustrans, elle se révèlera néanmoins utile.

La Route 1 débute par une montée vers le fort de Douvres et se poursuit à travers un paysage de champs qui ondulent jusqu’au bord de la falaise surplombant la Manche. On fait nos premiers kilomètres à gauche en résistant au réflexe qui tend à nous ramener à droite lorsqu’on n’y prend garde. A ce propos, avoir monté son rétroviseur à droite aidera beaucoup, tout au long du voyage.

Avec ses pavillons soignés devant lesquels flotte l’Union Jack, sa promenade le long de la mer, sa plage de galets et ses pelouses verdoyantes, Deal présente l’image classique de la petite ville balnéaire made in England.

Le Royaume-Uni à véloAprès Sandwich, l’itinéraire file vers l’intérieur, zigzaguant en tous sens sur des routes de campagne très étroites bordées d’une végétation envahissante. Du coup, la visibilité dans les innombrables virages est à peu près nulle, mais fort heureusement les Britanniques ont l’habitude de ces conditions et circulent très prudemment : ils se garent généralement sur le bas-côté lorsqu’ils croisent des cyclistes, laissant largement la place pour passer en toute sécurité, et ne dépassent que lorsque la route est droite et suffisamment large. Parfois, il arrive même qu’on s’échauffe quelque peu après avoir été suivi pendant dix minutes par une voiture au pas et qu’on s’arrête soi-même sur le bas-côté en faisant de grands gestes explicites pour que le conducteur nous dépasse enfin… Inédit en Europe !

La vieille ville de Canterbury mérite une promenade à pied, mais il faut savoir qu’on ne sera pas seul – les touristes sont en effet légion.

Le Royaume-Uni à véloDe Canterbury à Whitstable, la Route 1 traverse successivement un campus, une zone agricole et une forêt. Ce fut mon passage préféré au sud de Londres.

Le Royaume-Uni à véloLa signalisation est excellente hors des agglomérations, mais il faut néanmoins rester attentif pour ne pas rater un panneau et risquer de se retrouver sur une route à fort trafic. Il arrive en effet qu’un poteau indicateur ou le fléchage par sticker soit dissimulé par la végétation en bordure de route.

Le Royaume-Uni à vélo Le Royaume-Uni à véloA Whitstable, le parcours oblique à l’ouest et continue de sillonner le Kent sur des petites routes ou des sections cyclables hors trafic. On longe par moments l’estuaire de la Tamise, on traverse des bois, des étendues agricoles et des villages silencieux.

A l’entrée (et à la sortie) des tronçons réservés aux vélos, des barrières obligent presque toujours à mettre pied à terre, voire à porter le vélo. Ces aménagements destinés à empêcher le passage des motos se composent d’une section fortement rétrécie, notamment au niveau du guidon : le mien mesure 56 cm de large et je devais la plupart du temps passer « en biais », tout en soulevant la roue avant. En outre, un second rétrécissement au niveau des axes de roues ne permet généralement pas le passage d’un vélo chargé de sacoches – il faut donc également soulever l’arrière du vélo. Ces obstacles constituent l’un des principaux inconvénients de la Route 1 dans le Kent : ils cassent le rythme et empêchent de rouler avec le rétroviseur monté sur le guidon.

A Sittingbourne, je me suis perdu en raison d’un balisage insuffisant et ai passé plus de deux heures pour retrouver la Route 1 de l’autre côté de la ville ! La signalisation en zone urbaine est en effet souvent moins bien réalisée que dans les campagnes, tout au long de la Route 1. C’est pourtant bien dans les villes qu’un balisage intensif est nécessaire, puisque d’une part les carrefours sont plus nombreux et d’autre part l’attention des cyclistes est davantage focalisée sur le trafic, les piétons, etc. Dans un long rapport que j’ai envoyé à Sustrans à mon retour de voyage (copie disponible à la rubrique « Téléchargements »), j’ai signalé les tronçons insuffisamment balisés et l’on m’a répondu que les responsables régionaux allaient procéder à des vérifications. On peut donc espérer que la signalisation de la Route 1 va être améliorée prochainement sur les quelques secteurs critiques.

Au-delà de Sittingbourne, les agglomérations se multiplient, mais seule la vieille ville de Rochester m’a semblé mériter un court détour – sans plus.

Le Royaume-Uni à véloLes périphéries urbaines sont comme partout : couvertes de déchets… A Gravesend, après avoir longé la voie ferrée, on traverse une petite zone industrielle par un passage très étroit entre les clôtures de deux entreprises voisines, puis on navigue entre des entrepôts qui seront bientôt avalés par la végétation…

Le Royaume-Uni à véloAu centre-ville, un ferry permettait de traverser la Tamise, vers Tilbury. Ceux qui voulaient éviter Londres pouvaient l’emprunter, mais devaient ensuite affronter le trafic, car il n’y a pas d’itinéraire cyclable continu jusqu’à Chelmsford, où l’on rejoint la Route 1. Depuis le 1er avril 2024, ce service est malheureusement interrompu, faute d’avoir pu trouver un nouvel opérateur à l’échéance du précédent contrat. Les autorités affirment chercher une solution à long terme, mais il n’est pas certain que l’exploitation puisse reprendre à l’avenir. Plus d’information ici.

A la sortie de Gravesend, la Route 1 longe l’autoroute A2 sur deux kilomètres – il en reste 34 pour atteindre le centre de Londres.

Le Royaume-Uni à véloDans la ville suivante, Dartford, l’itinéraire officiel rejoint la rive de la Tamise et la suivra jusqu’à Greenwich. Ayant été informé par deux cyclistes hollandais voyageant en sens inverse que le tronçon au bord de la Tamise était fastidieux (long, sinueux, revêtement dégradé, selon leurs dires), et désireux de parcourir Londres avant la nuit et mon rendez-vous chez un ami, j’ai choisi de quitter la Route 1 et de prendre un itinéraire direct à la sortie de Dartford. J’ai donc rejoint la A207 à Crayford et l’ai suivie jusqu’à Greenwich Park, via Bexleyheath et Welling. Comme c’était un dimanche, le trafic est resté modéré et je n’ai couru aucun risque, malgré l’absence de piste cyclable – je ne sais toutefois pas à quoi il faudrait s’attendre un jour ouvrable ! Le seul passage délicat est la montée vers Shooter’s Hill, car la route est étroite et la pente raide : j’ai donc roulé sur le trottoir.

En descendant de Shooter’s Hill, on profite d’un premier coup d’oeil sur la métropole londonienne. Greenwich Park n’est plus qu’à 5 km. Dans le parc, bondé de promeneurs le dimanche, un arrêt à proximité du Royal Observatory s’impose, car on y bénéficie d’un beau panorama sur l’est de Londres et les gratte-ciels de Canary Wharf.

Le Royaume-Uni à véloAu bord de la Tamise, on rejoint la Route 1, qui traverse le fleuve par le Greenwich Tunnel : construit entre 1899 et 1902, cet ouvrage de 371 m de longueur est réservé aux piétons et cyclistes poussant leur vélo. Ayant le projet de visiter Londres durant la journée, je suis resté sur la rive droite et ai suivi la Route 4 (Londres – Fishguard, Wales) en direction de l’ouest. Roulant la plupart du temps au bord du fleuve, avec les piétons, et parfois dans de petites rues tranquilles en retrait, je suis arrivé au fameux Tower Bridge, puis à Westminster.

Le Royaume-Uni à vélo

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Le Royaume-Uni à véloJ’ai finalement traversé la Tamise par le pont de Westminster, d’où l’on a une belle vue sur le Parlement. Je voulais encore aller me promener dans ces lieux que j’avais découverts et aimés dans les années 80, lors de mes premiers séjours dans la capitale Britannique : Hyde Park et Kensington Gardens, Royal Albert Hall (où je me rappelle avoir assisté à un concert mémorable de The Cure), et Soho, devenu hélas un quartier sans âme…

Le Royaume-Uni à véloJ’ai ensuite rejoint Hackney, dans le Nord de Londres en suivant le Regent’s Canal. Loin de l’agitation des grandes avenues, le chemin de halage sur le bord du canal permet de se déplacer en toute tranquillité, à l’abri du trafic. Il n’y a généralement pas de barrière côté canal et on croise des piétons, donc mieux vaut circuler lentement… Dans certains secteurs, de nombreux bateaux à l’amarre constituent les logements de toute une population qui préfère vivre sur l’eau que dans des appartements hors de prix – ou qui n’a simplement pas le choix.

Le Royaume-Uni à véloAu coin de Victoria Park, j’ai pris à gauche le Hertford Union Canal pour arriver à Hackney Wick, au bord de la Lea River, où j’ai rejoint la Route 1.

Le Royaume-Uni à véloA partir de là, on va rouler une trentaine de kilomètres sur une piste cyclable longeant la Lea River ou son canal navigable adjacent, tantôt sur une rive, tantôt sur l’autre. Du coup, la sortie de l’agglomération londonienne est un vrai jeu d’enfant. Les grands réservoirs à proximité desquels on passe approvisionnent Londres en eau potable.

Le Royaume-Uni à véloEntre Broxbourne et Roydon, la Route 1 serpente entre canaux et plans d’eau, sur des sentiers ou chemins non revêtus, et n’est pas toujours facile à suivre. A Roydon, on retrouve la route – et la première épicerie depuis Londres, si l’on n’est pas sorti de la voie cyclable.

La traversée d’ouest en est du comté d’Essex ne laisse pas de souvenir mémorable, mais le parcours ne présente aucune difficulté particulière. Les villes traversées sont Harlow, Chelmsford (pas d’hébergement bon marché !), Maldon et Colchester. J’ai eu de la peine à trouver mon chemin à la sortie de Harlow et l’ai carrément perdu à Maldon, qui n’est pourtant pas une grande ville. Peu avant Colchester, on traverse une forêt par un chemin qui doit sans doute devenir boueux après la pluie.

A Colchester, la Route 1 est rejointe par la North Sea Cycle Route (NSCR). Celle-ci débute au sud-est de l’Angleterre à Harwich, puis son tracé se confond dès Colchester avec celui de la Route 1 jusqu’aux îles Shetland, avant de se poursuivre en Norvège. Officiellement fondée en 2001, la NSCR ou Eurovelo 12 est la plus longue route cycliste balisée du monde (6000 km) et traverse 7 pays : le Royaume-Uni, la Belgique, les Pays-Bas, l’Allemagne, le Danemark, la Suède et la Norvège. J’ai parcouru plusieurs sections de cette route fascinante lors de précédents voyages : Allemagne du Nord, Danemark et Norvège en 2011 (env. 1430 km), puis un bout en Suède en 2013 (env. 160 km).

Le Royaume-Uni à véloA Stratford St. Mary, on entre dans le Suffolk. J’ai beaucoup aimé rouler dans ce comté, ainsi que dans le Norfolk voisin : la Route 1 vadrouille la plupart du temps sur de petites routes de campagne désertes bordées de magnifiques chênes, au milieu des champs, et ne traverse que peu de zones urbaines. En outre, l’itinéraire est très bien balisé dans cette région. Attention toutefois : entre Stratford St. Mary, Higham et Shelley, je n’ai pas suivi le chemin marqué sur la carte ci-dessous et qui est également le parcours officiel selon la carte de Sustrans ; lorsque je suis passé, la signalisation au carrefour de Higham Rd invitait à continuer tout droit sur une petite route (Green Lane) en direction de Raydon (itinéraire cycliste N° 48 selon ma carte).
Peu avant Raydon, j’ai pris à gauche et rejoint l’itinéraire figurant sur ma carte à Lower Raydon, via le Brett Vale Golf Club. Ceux qui sont pressés peuvent continuer jusqu’à Raydon et prendre ensuite la Woodlands Rd, évitant ainsi le détour par Hadleigh, lequel ne se justifie pas vraiment si ce n’est qu’il permet d’emprunter une voie verte (ancienne ligne de chemin de fer) sur environ 3.5 km. Si vous souhaitez comme moi faire étape autour d’Ipswich, le camping Tomcat Farm à Copdock est idéal, mais hélas non signalé lorsqu’on débouche sur London Rd – du coup, je me suis fait l’aller-retour pendant les heures de pointe jusqu’à Ipswich…

Les rues semi-piétonnes du centre-ville d’Ipswich, capitale du Suffolk, sont animées et on y trouve des terrasses sympathiques pour prendre le petit-déjeuner – English breakfast, of course !

A Hoo (nom ajouté à ma liste des toponymes inoubliables, à côté de Bu, Au, Øvstefjellså, Uusikaupunki et tous les autres !), j’ai pris un raccourci via Kettleburgh pour éviter un détour inutile.

Le Royaume-Uni à véloAprès Halesworth, la Route 1 traverse la voie de chemin de fer à un passage à niveau non gardé : arrêtez-vous, regardez et écoutez avant de traverser… faites gaffe aux trains, quoi!

Le Royaume-Uni à véloEnviron 8 kilomètres plus loin, j’ai décidé de quitter la Route 1 et de passer par Bungay, plutôt que par Beccles, car le parcours est un peu plus direct. Il faut suivre le balisage (pas toujours évident) de la Route 40 jusqu’à Bungay, en évitant de se retrouver sur la A144 où il y a du trafic, puis la 30 jusqu’à Ellingham, où l’on rejoint la Route 1. Il y a un camping à côté de Bungay et le centre-ville est tout à fait charmant.

Le Royaume-Uni à véloOn est désormais au Norfolk, comté agricole qui constitue la partie septentrionale de la région d’East Anglia et dont la capitale est Norwich. L’itinéraire à l’approche de cette ville est plutôt déroutant, mais on ne se perd pas si l’on suit scrupuleusement le balisage – en l’absence de signalisation, continuez sur le même chemin, il y a parfois une bonne distance entre deux stickers. L’agglomération est deux fois plus grande que celle d’Ipswich et la Route 1 passe ici aussi au centre-ville. Celui-ci est très animé et il faut parfois mettre pied à terre dans les ruelles tant la foule des piétons est dense. A la sortie de la ville, on se retrouve sur le Marriott’s Way, une voie verte de 24 km qui relie Norwich à Reepham, et dont la première partie est goudronnée. Par endroits, on circule dans un véritable tunnel de verdure, ailleurs on passe au bas des quais d’une ancienne gare désaffectée. Attention aux piétons et aux cyclistes plus lents, car la voie n’est pas très large !

Le Royaume-Uni à véloAu-delà de Fakenham, j’ai bien aimé le village de Walsingham, destination de pèlerinage importante dès le XIe siècle.

Le Royaume-Uni à véloQuelques kilomètres plus loin, à la sortie de Wighton, la Route 1 empruntait une voie agricole très rude où l’on roulait sur un lit de graviers particulièrement pointus et tranchants. Cette section était mentionnée dans mon rapport et je constate aujourd’hui sur le site de Sustrans que l’itinéraire a été dévié par la route goudronnée, jusqu’à Wells-next-the-Sea, ce qui évitera aux moins bien équipés une crevaison inutile.

On peut éviter le détour par Wells-next-the-Sea et couper vers Burnham Thorpe, puis Burnham Market. La route, étroite comme d’habitude, est bien droite et franchit des ondulations de terrain en filant vers l’est. C’est un secteur assez exposé, car dépourvu d’arbres et de haies, et lorsque je suis passé j’ai dû passablement lutter contre le vent du sud-ouest, qui en outre nous apportait la pluie.

A Ringstead, ceux qui désirent aller à Hunstanton, en bord de mer, doivent quitter la Route 1. J’ai apprécié cette station balnéaire très typique, malgré la forte affluence de touristes. La plage, en direction du sud, est immense et déserte, et une promenade sur la digue en fin de journée, avec une bonne bière, donne l’occasion d’admirer quelques virtuoses du kitesurf.

Le Royaume-Uni à vélo

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Le Royaume-Uni à véloLa plupart des hébergements bon marché étaient complets, mais le minuscule et relativement tranquille Lees Caravan Park, situé au bout de South Beach Rd et à deux pas de la plage, convient tout à fait pour planter sa tente.

Boston n’est qu’à 34 km à vol d’oiseau, mais il va falloir contourner l’estuaire du Wash, raison pour laquelle la Route 1 oblique au sud en direction de King’s Lynn et Wisbech, un détour d’une bonne centaine de kilomètres ! Il faut ajouter que les routes les plus directes de cette région sont toutes des « A » et que le trafic y est très dense : du coup, le parcours se remet à zigzaguer passablement pour nous faire circuler en sécurité au fond de la brousse.

Connues sous le nom de Fenland (ou The Fens), les terres totalement plates entourant l’estuaire du Wash sont d’anciens marais dont la plupart ont été asséchés il y a plusieurs siècles. Situées par endroits au-dessous du niveau de la mer et aujourd’hui dévolues à l’agriculture, elles sont drainées par de nombreux canaux le long desquels il est agréable de rouler. On pourrait aisément se croire en Hollande.

Le Royaume-Uni à véloA Boston, on quitte les routes secondaires quasi-désertes pour poursuivre sur une voie verte réservée à la mobilité douce et aménagée sur la digue de la rivière Witham ou occasionnellement le long d’autres canaux latéraux. D’une longueur de 54 km, la Water Rail Way nous amène jusqu’à Lincoln, dont on aperçoit les tours de la cathédrale, située sur une colline, longtemps à l’avance. La montée vers la vieille ville est d’ailleurs un vrai mur !

Le Royaume-Uni à vélo

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Le Royaume-Uni à véloAprès Lincoln, on retrouve des petites routes zigzaguant dans la campagne. Il y a parfois une bonne distance entre deux panneaux et je ne suis pas sûr d’être resté en permanence sur l’itinéraire officiel – mais je n’en étais jamais très éloigné. Entre Great Limber et Barnétby-le-Wold, la Route 1 quitte le goudron quelques kilomètres pour nous faire éviter de rouler sur la A1084. Le chemin carrossable s’engage d’abord dans la forêt, puis débouche au milieu des champs et descend dans une légère combe avant de remonter de l’autre côté.

Le Royaume-Uni à véloOn passe plusieurs embranchements avec des chemins partant dans diverses directions, mais dépourvus de signalisation. Pour corser l’affaire, il n’y a aucun repère visuel dans le paysage alentours qui permette de se décider sans hésitation pour l’une ou l’autre option. J’ai moi-même testé différentes voies sur quelques centaines de mètres, avant de revenir sur le bon chemin et d’atteindre sans encombre le goudron – et le premier sticker bleu depuis la forêt, tout près de Barnétby. Lorsqu’au retour j’ai tracé l’itinéraire sur bikemap, je me suis rendu compte que ce tronçon passe tout près de… la piste de l’aéroport international de Humberside – rien de moins ! J’ai eu de la peine à le croire, car sur le moment j’étais réellement déboussolé, et n’ai rien vu qui ressemble à un aéroport, ni rien entendu. J’ai signalé ce problème de fléchage à Sustrans et on peut espérer que les responsables locaux y ont remédié.

A Barnétby, j’ai également perdu mon chemin et ai par conséquent abouti sur la A18, où j’ai dû parcourir environ 1 km en poussant mon vélo dans l’herbe sur le bas-côté, tellement cette route est étroite et le trafic intense. Attention !

La traversée de la rivière Humber, peu avant Kingston-upon-Hull (que les Britanniques appellent simplement Hull), est un moment assez marquant de ce voyage. La rivière est large d’environ 2 km et le « Humber Bridge » imposant. Une piste pour piétons et cyclistes, séparée du trafic, permet de profiter de la vue en toute sécurité. Je me disais : « ça y est, j’en ai fini avec le sud, c’est maintenant que va commencer l’aventure ! » Mais je rêvais un peu, l’Écosse est encore loin…

Le Royaume-Uni à vélo

Le Royaume-Uni à véloL’itinéraire ne transite pas par la ville de Hull, mais la contourne par l’est – ceux qui désirent s’y rendre doivent faire un détour d’une vingtaine de kilomètres. Le trajet de contournement via les localités de Hessle, Anlaby et Cottingham, reste toutefois en zone urbaine et n’est pas toujours facile à suivre, en particulier à Cottingham, où la déviation de la Route 1 par la piste cyclable le long de la A164 jusqu’à Beverley n’était pas correctement signalisée lorsque je suis passé. A la sortie de Beverley, on respire en quittant la zone urbaine de 25 km qu’on vient de traverser – la prochaine sera celle de Middlesbrough/Stockton-on-Tees.

Le parcours entre Beverley et Bridlington, sur des routes de campagne traversant plusieurs fois la voie ferrée, est très agréable et nous ramène au bord de la mer. A l’entrée du village de Skerne, on peut prendre à droite vers Wansford et éviter ainsi le détour par Driffield. La petite ville balnéaire de Bridlington accueille pas mal de touristes, par conséquent on y trouve la panoplie habituelle des commerces défigurant une jolie rade ; c’est néanmoins une étape sympathique pour la pause.

Le Royaume-Uni à véloCinq kilomètres plus loin, à Bempton, je recommande d’aller jusqu’aux falaises (Bempton Cliffs), distantes de seulement 2 km, pour observer des nuées d’oiseaux marins nichant dans un site grandiose. Selon la saison, on y verra notamment des Fous de Bassan et des Macareux Moine. On peut laisser le vélo chargé parqué près de la réception sans problème, et l’entrée est gratuite pour les cyclistes.

Le Royaume-Uni à véloDe retour à Bempton, je n’ai pas voulu faire des détours supplémentaires en suivant la Route 1 vers Grindale et je suis donc resté sur la B1229 jusqu’à Reighton (bonne visibilité, peu de virages, trafic modéré).

Un peu plus tard, on découvre le centre-ville très animé de Scarborough depuis une falaise qui surplombe cette petite baie, au sud.

Le Royaume-Uni à véloL’auberge de jeunesse qui se trouve à la sortie de la ville vers le Nord, non loin du départ de la Cinder Track au programme du lendemain, est une très bonne adresse : prix modéré et accueil très chaleureux par des jeunes gérants qui, ô rareté, parlent un peu le français.

Depuis l’AJ, le moyen le plus simple de rejoindre la Cinder Track consiste à revenir 300 mètres en arrière et tourner à droite dans Hillcrest Ave, en face de la station-service. Inaugurée en 1885 et désaffectée en 1965, la Cinder Track était une ligne de chemin de fer. Aujourd’hui transformée en voie verte, elle relie Scarborough et Whitby sur une distance d’environ 34 km, dont la plus grande partie n’est pas goudronnée, mais néanmoins praticable avec un vélo hybride ou de trekking. Les passages les plus endommagés, après Ravenscar, sont parfaitement signalés. Sur la Cinder Track, on roule successivement au milieu des champs, à travers des bois et surtout, sur la côte – en cas de vent du nord, la progression sera considérablement ralentie ! A Ravenscar, point culminant, on domine la mer de 192 mètres. Plus d’infos et carte de la voie verte ici et .

Le Royaume-Uni à vélo

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Le Royaume-Uni à véloJuste avant d’arriver à Whitby, on franchit le viaduc de Larpool qui surplombe la rivière Esk de ses 36 mètres. Attention : la Route 1 s’interrompt à Whitby ; il n’y a apparemment aucun aménagement cyclable jusqu’à Staithes et les cyclistes doivent par conséquent rouler sur la A174 avec le trafic. Il existe toutefois une alternative pour rejoindre Middlesbrough via la Route 165 jusqu’à Seamer, puis la Route 65 dès Stainton – c’est l’option que j’ai retenue.

Les voyageurs qui ne souhaitent pas visiter Whitby peuvent éviter le détour par la ville et sortir de la Cinder Track juste avant le viaduc (absence de balisage en 2014 – voir la suite ci-dessous*).

Whitby est une petite ville balnéaire très courue par les touristes. Un tour vers la jetée principale abritant le port s’impose s’il y a du vent : les vagues viennent s’écraser avec fracas dans un spectacle magnifique.

Le Royaume-Uni à véloJe n’ai pas vu de balisage vers la Route 165 au centre de Whitby, mais il suffit de reprendre exactement le même chemin qu’à l’arrivée : retourner sur la Cinder Track et retraverser le viaduc de Larpool (*), à l’issue duquel on prend la petite route à droite qui descend vers la rivière. De l’autre côté du pont (rive gauche), on tourne à gauche sur la B1410 en direction de Sleights et nous voilà sur la Route 165.

Environ 2.5 km plus loin, on traverse la A169 à Briggswath pour continuer tout droit sur une petite route qui commence à monter. Au-delà des dernières maisons, une pente très soutenue et de nombreux gros cailloux obligent à pousser le vélo jusqu’à Aislaby. A partir de là, la Route 165 progresse en zigzaguant vers l’ouest et l’amont de la vallée de l’Esk et de ses affluents. Le parcours jusqu’à Kildale, agrémenté de nombreuses montées courtes mais raides, traverse le North York Moors National Park. Le paysage de collines couvertes de lande herbeuse contraste singulièrement avec celui de la côte que l’on vient de quitter.

Le Royaume-Uni à vélo

Le Royaume-Uni à véloCertains tronçons ne sont pas goudronnés, mais ça passe facilement et la signalisation est bonne dans l’ensemble. De l’autre côté du Parc National, il n’est pas nécessaire d’aller jusqu’à Hutton Rudby pour bifurquer sur la Route 65 en direction du Nord : à Seamer, prendre à droite dans Well Lane, qui devient ensuite Seamer Rd, permet d’éviter un détour inutile et conduit directement à Stainton, où l’on rejoint la Route 65 à destination de Middlesbrough.

Le balisage est à peu près correct jusqu’au centre-ville, mais le parcours à travers les banlieues est déprimant. Au centre, je conseille de passer chercher un plan de ville au bureau du tourisme, afin de retrouver la Route 1 au bord de la rivière Tees. Sans plan, bon courage ! D’ailleurs, même avec, c’est pas gagné…

De l’autre côté de la Tees, le gymkhana continue à travers les rues et les terrains vagues de Stockton-on-Tees. Le balisage est largement insuffisant et les détours incessants dans des quartiers glauques finissent par nous désorienter totalement. La signalisation, quand on finit par tomber dessus, n’indique plus « Route 1 », mais « Castle Eden Walkway » – c’est celle-là qu’il faut suivre. Si vous vous perdez, demandez la direction pour Thorpe Thewles (bel exercice de prononciation, by the way !). Et si l’heure tardive vous impose de passer la nuit au camping de Stockton, garez impérativement votre vélo dans les garages verrouillés : des voyageurs m’ont raconté que plusieurs vélos avaient disparu en une seule nuit !

Avec un peu de chance, on parvient à sortir de Stockton-on-Tees sur un chemin cyclable qui traverse un pont au-dessus de la voie ferrée : attention, il faut prendre à droite juste après. La traversée de cette grosse zone urbaine prend fin avec la traversée de la A177 – mais la prochaine n’est pas loin.

Pour l’instant, on se réjouit de rejoindre à Wynyard Woodlands Park la voie verte de l’ancienne ligne ferroviaire de Castle Eden, qui chemine tout d’abord à travers les bois. Attention aux nombreux piétons qui empruntent également, sur certaines sections, ce chemin qu’on va suivre jusqu’à Ryhope, sur la côte.

Le Royaume-Uni à véloLe paysage est rural et assez agréable pendant une douzaine de kilomètres, plus ou moins jusqu’à Station Town, après le réservoir. On entre ensuite, aux environs de Peterlee, dans la plus longue zone urbaine de toute la Route 1, Londres exceptée : environ 100 kilomètres, jusqu’à Cresswell, sur la côte au nord de Newcastle. Si le centre des villes est généralement acceptable, il n’en va pas de même des périphéries, toujours désespérantes, parce qu’industrielles, polluées, délabrées, gangrénées par les routes et le trafic motorisé.

Le balisage reste néanmoins efficace tout le long de ce délire urbain, sauf à South Hetton ou un vieux panneau illisible indiquait la mauvaise direction – je l’ai signalé à Sustrans et imagine que le problème est résolu. Par ailleurs, on roule la plupart du temps hors du trafic (piste cyclable, trottoir, rues peu empruntées), et il n’y a donc aucun problème de sécurité.

La piste cyclable nous amène jusqu’au centre de Sunderland, d’où l’on poursuit sur le quai en bordure de mer, pour rejoindre la route côtière en direction de South Shields.

Le Royaume-Uni à vélo

Un ferry pour piétons et cyclistes permet de traverser la rivière Tyne, entre South Shields et North Shields.

Le Royaume-Uni à véloLes deux villes suivantes, Whitley Bay et Seaton Sluice, ont des allures de stations balnéaires, tandis que Blyth et les environs d’Ashington sont plus industriels. Les rivières Blyth et Wansbeck nous occasionnent de savants zigzags, mais la magie du balisage Sustrans opère et on ne se perd pas. Après avoir longé la bruyante A189 pendant quelques kilomètres, on va faire un dernier zigzag à Lynemouth avant la libération, à Cresswell, porte de sortie de cette interminable zone urbaine.

À Amble, joli petit port de pêche, je recommande un arrêt fish and chips (gare aux goélands !), sauf si c’est midi pile, lorsque les deux établissements que j’ai repérés sont littéralement pris d’assaut par une foule sortie de je ne sais où, mais composée pour partie de touristes anglais.

Le Royaume-Uni à véloDe là jusqu’à Berwick-upon-Tweed, la Route 1 longe la côte, alternant entre sentiers en bord de mer, sections de piste cyclable et petites routes de campagne dans l’intérieur. J’ai beaucoup apprécié cet épisode, après le délire urbain. Mais attention : l’itinéraire emprunte sur le littoral des chemins et sentiers parfois à peine marqués, filant à travers la lande et les hautes herbes. Mieux vaut alors rouler lentement, car l’herbe dissimule quelques sérieux nids-de-poule.

Le Royaume-Uni à vélo

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Le Royaume-Uni à véloIl faut parfois pousser le vélo et on doit même, à un certain endroit, le porter par-dessus un petit ruisseau qui s’écoule dans la mer – ne faites pas comme moi : j’ai franchi ledit ruisseau en poussant le vélo dans l’eau sans réaliser que je devais juste après traverser une zone de plage de sable ; le sable s’est collé à mes roues et à mes bandes de freinage, et il a fallu plusieurs heures de route pour qu’il s’en décolle enfin et que je puisse à nouveau utiliser mes freins sans crainte de massacrer mes jantes !

Le Royaume-Uni à véloPas de risque de se perdre sur cette section en bordure de mer toutefois : le balisage est efficace, comme toujours hors zone urbaine. Occasionnellement, on passe près d’un des nombreux châteaux en ruine du comté de Northumberland.

Le Royaume-Uni à véloAprès avoir joué à cache-cache avec la voie ferrée au-delà de Bedford, on découvre Berwick-upon-Tweed et sa baie d’en haut, depuis un chemin caillouteux qui court sur la modeste falaise en bordure de mer.

Le Royaume-Uni à véloLa plage est vaste et belle, la mer se retire loin à marée basse, car il n’y a pas de pente. On traverse Spittal par un large cheminement piétonnier sur le quai, où sont installés quelques bars et échoppes. Pause-café ou pause-glace s’il fait chaud : on se croirait en vacances…

Le Royaume-Uni à véloTrouver l’accès au pont qui traverse la Tweed donne un peu le tournis, mais on finit par y arriver et le passage sur le trottoir permet d’apprécier la vue sur la dernière courbe du fleuve avant l’embouchure dans la mer.

Le Royaume-Uni à véloÀ Berwick, on peut choisir entre deux itinéraires balisés, à destination d’Edinburgh : continuer par la côte (balisage : Route 76), ou bien virer vers l’intérieur. La Route 1 oblique vers le sud-ouest pour remonter la vallée de la Tweed et, désireux de voir autre chose après une journée et demie sur le littoral, c’est la voie que j’ai choisie – et que je recommande. Je ne connais pas l’itinéraire côtier, mais le parcours à travers le sud des Scottish Borders est très agréable.

 

2. Écosse

 

Environ 5 kilomètres après Berwick, on quitte l’Angleterre pour entrer en Écosse. Une frontière n’est souvent qu’une ligne invisible à travers un paysage, mais je me souviens toujours très bien de ces moments-là, car ils m’inspirent une certaine émotion. Scotland ! En fin de compte, c’est bien avant tout pour l’Écosse que je suis parti cet été-là…

Le Royaume-Uni à véloBon, pour le coup, ce sera une émotion à répétition, car quelques kilomètres plus loin on franchit à nouveau la Tweed pour se retrouver… en Angleterre ! Mais le prochain pont sera la dernière frontière jusqu’au bout du voyage.

Jusqu’à Melrose, la Route 1 vadrouille dans la campagne sur de petites routes tranquilles. Comme d’habitude, les zigzags sont nombreux et parfois déroutants, mais on a depuis longtemps accepté de faire tous ces détours pour avoir l’assurance d’une parfaite sécurité. C’est tellement agréable de rouler sans se soucier du trafic et de pouvoir par conséquent profiter du paysage – ou laisser longuement dériver ses pensées.

Toutefois, c’est surtout après Melrose que l’on commence vraiment à se sentir dans un autre « pays », grâce notamment à une sensible accentuation du relief. La vallée de la Tweed est enserrée entre des collines arrondies, partiellement couvertes de forêts. En amont de la confluence avec la Ettrick Water, on chemine sur une route silencieuse qui longe de beaux pâturages délimités par des murs de pierre et on traverse occasionnellement un bout de forêt. J’ai beaucoup aimé ce passage !

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Le Royaume-Uni à véloC’est en arrivant à Innerleithen qu’on traverse la Tweed pour la dernière fois. Il y a un camping, des commerces et des bistrots dans ce village où font halte de nombreux cyclistes locaux. Mieux vaut s’y ravitailler, car ensuite il n’y a plus grand chose jusqu’à Dalkeith environ 35 km plus loin, au-delà des collines.

Le Royaume-Uni à véloLa Route 1 commence à monter dès la sortie d’Innerleithen (alt. 130 m), mais la pente reste modeste. On va franchir successivement deux petits cols à travers les Moorfoot Hills, dont le deuxième culmine à 405 mètres. L’environnement est tout à fait étonnant : la route se faufile entre des collines pelées où paissent les moutons. Il n’y a pas de village, seulement une maison isolée de temps en temps. Et pratiquement aucune voiture !

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Le Royaume-Uni à véloAprès le deuxième « col » on découvre un beau panorama sur la région d’Edinburgh et son estuaire (Firth of Forth), mais la ville elle-même n’est pas encore visible, dissimulée par d’autres collines.

De retour « en plaine », l’itinéraire devient assez déroutant, mais le balisage est bon jusqu’à Dalkeith – ensuite ça se complique. A un certain moment, il faut porter le vélo sur des escaliers pour franchir une voie ferrée, mais ça passe sans problème. On finit quand même par arriver au centre-ville d’Edinburgh, qui décroche sans difficulté la palme de la plus belle grande ville traversée par la Route 1.

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Le Royaume-Uni à véloQuitter Edinburgh ne fut pas aisé, car la signalisation était défaillante – ce que j’ai signalé à Sustrans (l’itinéraire figurant sur la carte ci-dessous est le parcours officiel, pas celui que j’ai moi-même suivi). Après avoir perdu la Route 1 au rond-point entre George Street et Hanover Street, j’ai demandé mon chemin à plusieurs personnes qui m’ont indiqué que je devais viser Cramond, dans la banlieue ouest. J’y suis finalement arrivé au terme d’une jolie promenade sur le quai en bord de mer, suivie d’un sentier remontant le cours de la rivière Almond où j’ai dû porter mon vélo pour franchir deux longues volées d’escaliers…

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Le Royaume-Uni à véloJuste après le pont sur l’Almond, on a le choix entre suivre la bruyante A90 ou faire un détour par le Dalmeny Estate (chemins silencieux, pas toujours goudronnés, et passages forestiers) – c’est évidemment cette deuxième option que je recommande jusqu’à South Queensferry, où l’on pourra traverser l’estuaire par le pont routier suspendu de l’A90 (Firth Road Bridge, inauguré en 1964, 2.5 km). Durant la traversée, on a une belle vue sur le pont ferroviaire, de même longueur, mais datant de 1890…

Le Royaume-Uni à véloDe l’autre côté, on zigzague encore un moment en zone urbaine et résidentielle avant de monter vers des collines couvertes de forêt, d’où l’on redescend sur Kinross et le Loch Leven.

Le Royaume-Uni à véloAttention : le balisage autour du Loch Leven était totalement absent lorsque je suis passé et j’ai perdu beaucoup de temps, sous une pluie battante, pour trouver mon chemin jusqu’à Wester Balgedie. En fait, il suffit de suivre le sentier qui longe la rive nord du lac (prendre garde aux nombreux piétons) et d’en sortir au bon moment pour s’engager sur la petite route en direction de Strathmiglo. Si le balisage n’a pas été amélioré, il est difficile de trouver la bonne « sortie »…

A l’entrée de Strathmiglo, on bifurque vers les Lomond Hills. Un chemin goudronné en montée douce conduit au pied des collines, dans la forêt, d’où l’on ressort pour rejoindre le village de Falkland.

Le Royaume-Uni à véloEnsuite, la traversée du comté rural de Fife jusqu’à Tayport est agréable et sans difficulté. On roule comme toujours sur des routes secondaires calmes, sauf entre St Andrews et Guardbridge (piste cyclable le long de la A91) et dans la forêt de Tentsmuir, où les pistes ne sont pas goudronnées – et plutôt chichement balisées. Peu importe, cette section sous les pins, non loin de la mer qu’on entend parfois, est très cool et l’on finit de toute façon par arriver à Tayport.

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Le Royaume-Uni à véloLe pont routier qui traverse l’estuaire de la rivière Tay mesure 2250 mètres de long et date de 1966. Sa piste cyclable (et voie piétonnière) est tout à fait inédite : elle court entre les deux voies de circulation – c’est assez surprenant et l’on en ressort, côté Dundee, par un ascenseur !

Le Royaume-Uni à véloPas de prise de tête dans cette ville, car la signalisation est bonne et nous emmène directement vers le Nord, le long de l’estuaire. La Route 1 traverse d’abord une zone portuaire, puis longe une foutue zone militaire (ça tirait sans arrêt quand je suis passé), mais surtout, on roule jusqu’à Arbroath sur une piste cyclable, à l’écart du trafic motorisé.

Après Montrose, il n’y a par moments pas d’alternative à la A92 et c’est bien regrettable, car même si le trafic est relativement modéré, les véhicules roulent vite et le danger n’est par conséquent pas négligeable. Entre Johnshaven et Inverbervie, ceux qui ont un vélo solide peuvent quitter la A92 et emprunter le chemin côtier sur 4-5 km : celui-ci est en mauvais état et le vélo doit parfois être poussé, mais personnellement je préfère cela que risquer ma vie sur la route.

Le Royaume-Uni à véloUn peu plus loin, une signalisation incomplète entre Stonehaven et Portlethen m’a coûté un détour inutile de plus de 10 km, sous la pluie. Le balisage a peut-être été amélioré sur cette section depuis mon passage, mais il n’est en tout cas pas nécessaire d’aller se perdre en brousse jusqu’à Maryculter / Auchlunies : on peut arriver bien plus rapidement à Portlethen en continuant tout droit vers la A90 (voir carte ci-dessous), plutôt qu’en prenant à gauche dans Wedderhill. Si vous suivez ce raccourci, assurez-vous de partir du bon côté lorsque vous retrouverez la signalisation « Route 1 » à Portlethen : il faut traverser la voie ferrée (3 fois de suite) et non partir vers le Nord dans Cookston Road, comme on pourrait s’y attendre !

Je ne garde pas un très grand souvenir de cette longue remontée de la côte vers Aberdeen, mais peut-être est-ce en partie dû au fait que le ciel était gris ce jour-là. D’un autre côté, on ne rencontre pas de problème d’hébergement sur ce tronçon, car il y a de nombreux campings jusqu’à Stonehaven – mais pas au-delà !

L’arrivée à Aberdeen par Greyhope Bay et le phare de Girdle Ness est plutôt agréable : la route côtière est tranquille et offre, après le passage du cap, une belle vue sur le port, avec la ville à l’arrière-plan.

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Le Royaume-Uni à véloLa suite est moins plaisante, surtout si l’on est à la recherche d’un endroit pour passer la nuit : Aberdeen est la capitale britannique du pétrole et le va-et-vient incessant du personnel des plateformes en mer impose une très forte pression sur les hébergements. Du coup, la plupart des hôtels bon marché, comme l’auberge de jeunesse, sont complets très tôt dans la journée. Ajoutez à cela un bureau du tourisme inefficace distribuant des plans de ville médiocres et vous comprendrez qu’il vaut mieux continuer son chemin s’il est encore tôt. Mais attention : peu de solutions d’hébergement jusqu’à Maud (env. 50km, hôtels, B&B) et Turriff (env. 70 km, camping).

Pour ma part, après de nombreux appels à gauche et à droite, j’ai réussi in extremis à décrocher une chambre dans un campus à proximité de l’aéroport de Dyce et à me faire conduire à proximité par un cycliste local très sympathique, qui est sorti de sa route pour m’accompagner une dizaine de kilomètres à travers les banlieues d’Aberdeen, en évitant les grands axes. Trop cools, les Écossais !

Le lendemain, lors du contournement de l’aéroport pour rejoindre la Route 1, j’ai passé un moment à observer le ballet incessant des gros hélicoptères en partance pour ou arrivant des plateformes pétrolières en Mer du Nord. D’ailleurs, dans la demi-journée qui a suivi, ma route au sol coïncidait avec le cap de la plupart de ces gros bourdons et j’avançais au son de leur ronronnement très caractéristique. Je déteste évidemment l’industrie pétrolière, mais je me suis pris à imaginer la vie que tous ces hommes mènent là-bas, au milieu de la mer, sur leurs bouées géantes. L’Atlantique Nord, c’est pas le lac Léman…!!!

Le Royaume-Uni à véloPour en revenir à l’itinéraire, je considère que cette étape, ainsi que la suivante jusqu’à Inverness, fait partie des meilleures sections de la Route 1.

A la gare de Dyce, située juste à côté de l’aéroport, on s’engage sur une voie verte, The Formartine & Buchan Way. Cette ancienne voie ferrée, réhabilitée pour la mobilité douce sur 85 km, conduit jusqu’à Peterhead et Fraserburgh, mais la Route 1 ne la suit que durant 6.5 km, jusqu’à Newmachar. On la retrouvera plus loin, sur 7 km, entre Auchnagatt et Maud.

Quand on n’est pas sur la voie verte, on enchaîne les petites routes dans un environnement agricole parsemé de hameaux, de fermes, de pâturages, de champs de céréales et de bois minuscules au sommet de non moins modestes collines. La signalisation est excellente et cette étape très apaisante, après l’agitation d’Aberdeen. On peut s’approvisionner dans les petites villes de Tarves, Maud et Turriff, mais guère ailleurs.

Le Royaume-Uni à véloAprès Turriff, on suit un moment le cours de la rivière Deveron en direction de la mer. C’est un très joli passage et l’on n’y croise que peu de véhicules, car le trafic transite par les 2 routes « A » parallèles de part et d’autre.

Le Royaume-Uni à véloA Banff, on retrouve l’océan et une côte nettement plus belle que celle qu’on a suivie entre Dundee et Aberdeen. L’embouchure du Deveron sépare les localités de Banff et de Macduff, dont on devine le petit port devant les maisons serrées les unes contre les autres sur le front de mer.

Le Royaume-Uni à véloMais le meilleur est encore à venir : de Banff à Whitehills, on va rouler sur une magnifique piste cyclable au bord de la mer. On passe à côté de quelques campings et surtout le long de belles plages de galets. A un certain moment, un regard en arrière permet de découvrir les falaises qui dominent la mer à l’est de Macduff.

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Le Royaume-Uni à véloAprès Whitehills, il n’y a plus de piste cyclable et on quitte le bord de la mer, qu’on retrouvera ensuite épisodiquement jusqu’à Portgordon. Ceux qui cherchent un camping sur cette côte magnifique peuvent reporter leur choix sur celui de Findochty, très calme et idéalement situé au bord de la mer.

Le Royaume-Uni à véloBelle fin de journée en perspective : faire un tour au petit port de Findochty, puis revenir s’asseoir sur un rocher pour admirer la course du soleil vers l’horizon, en buvant une bonne bière, bercé par le clapotis de l’eau. On aperçoit très nettement, de l’autre côté du golfe (Moray Firth), les collines des Highlands du Nord bordant la côte qui conduit à Wick. Moments magiques du voyage… Ceux qui ne veulent pas se coucher peuvent aller au pub « Admirals », situé juste avant l’entrée du camping, sur le port.

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Le Royaume-Uni à véloIl y a 116 kilomètres jusqu’à Inverness, « capitale » de l’Écosse du Nord, mais je ne me souviens pas d’un seul passage désagréable sur cette étape. Les petites villes traversées sont toujours pittoresques et l’on n’y rencontre aucune difficulté avec le trafic motorisé.

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Le Royaume-Uni à véloAprès Portgordon, on contourne sans s’en rendre compte un aérodrome de la Deuxième Guerre Mondiale, aujourd’hui à l’abandon : RAF Dallachy. Un peu plus loin, la Route 1 traverse la rivière Spey sur un ancien pont ferroviaire, lui aussi en assez mauvais état : gare aux trous !

Le Royaume-Uni à véloMais l’élément dominant dans le paysage de cette région, c’est bien l’or des champs d’orge. Blondeur omniprésente, ondulant sous la brise, promesse de whiskies renommés (dont je ne suis pas particulièrement amateur) : Glenlivet et Glenfiddish sont distillés dans la vallée de la Spey.

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Le Royaume-Uni à véloA Elgin, les bancs du grand parc invitent à la pause. Hors agglomération, le tracé est sinueux à souhait, comme d’habitude, et le balisage excellent.

A Nairn, la Route 1 met le cap plein sud et nous emmène par des routes vite désertes dans les collines, via quelques sérieuses mais courtes montées. On peut avoir l’impression de s’être perdu sur cette section, tant l’orientation est inhabituelle et la région peu peuplée. Par moments, l’environnement rappelle vraiment la Scandinavie.

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Le Royaume-Uni à véloLe retour sur la petite route longeant la vallée de la rivière Nairn, bordée de pâturages où paissent les moutons, nous confirme qu’on était sur la bonne voie. Bientôt, on va traverser la vallée au niveau du viaduc du chemin de fer (Glenfinnan Viaduct) construit entre 1893 et 1898, et sur lequel je suis passé, en train, lors du retour.

Le Royaume-Uni à véloA proximité se trouve le site protohistorique de Clava Cairns qui regroupe trois tombes circulaires de l’Age du Bronze. Ne reste alors qu’à franchir la dernière colline pour se retrouver dans l’agglomération d’Inverness.

Il n’y a rien de particulier à voir à Inverness, mais c’est une étape sympathique dans une petite ville animée et chaleureuse. La balade à pied le long de la rivière Ness est agréable (quais, îles et parcs), tout comme la piste cyclable le long du Caledonian Canal entre Clachnaharry et l’écluse de Dochgarroch (boucle de 25 km environ).

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Le Royaume-Uni à véloBien sûr, on peut aussi profiter d’une journée « de repos » dans le voyage pour aller rendre visite à Nessie, dans son lac : la plage de Dores, à l’extrémité nord du Loch Ness, n’est qu’à une quinzaine de kilomètres d’Inverness, par des petites routes. C’est ce que j’ai fait moi-même, histoire de laisser passer la pluie. L’office du tourisme distribue un dépliant qui détaille les balades cyclistes autour d’Inverness.

Le Royaume-Uni à véloCette journée d’arrêt m’a également permis de réserver mes billets de train pour le retour, depuis Thurso jusqu’à Douvres. Au Royaume-Uni, acheter ses billets à l’avance permet de bénéficier des meilleurs tarifs. Cela n’a pas été facile de déterminer la date, étant donnés tous les imprévus qui pouvaient encore survenir jusqu’aux Orcades, mais l’employée au guichet a été tout à fait patiente, chaleureuse et m’a trouvé de bonnes solutions de voyage.

Après la pause, la Route 1 quitte Inverness en longeant plus ou moins la rive droite de la rivière Ness avant de traverser une zone industrielle, au sortir de laquelle on s’engage sur le Kessock Bridge, un pont routier suspendu de 1050 mètres de longueur, avec piste cyclable séparée, traversant le Beauly Firth. A la sortie du prochain village, North Kessock, on pouvait en 2014 choisir entre deux alternatives pour rejoindre Tain, environ 50 km plus loin : la première par la péninsule de Black Isle et le ferry entre Cromarty et Nigg ; l’autre via Dingwall puis de petites routes au pied des collines, parallèlement à l’A9.

Attention : en 2015, le service de ferry entre Cromarty et Nigg est interrompu (voir site internet). Il n’y a donc plus d’issue au nord de Black Isle.

J’avais décidé d’accompagner Nicolas et Catherine, deux voyageurs belges que je venais de rencontrer, sur les petites routes de Black Isle, notamment parce que nous avions tous envie de prendre ce ferry, l’un des plus petits du Royaume-Uni, avec sa capacité de 4 voitures et 50 personnes. Afin d’optimiser l’espace disponible sur le pont, une grande plaque tournante permet de retourner les véhicules.

Le Royaume-Uni à véloPour le reste, ce parcours est agréable, mais n’offre rien de très spécial et si l’on ne peut que regretter la disparition d’un transport public, cela ne changera pas grand chose pour les cyclistes de devoir passer par Dingwall.

Tain est une très jolie petite ville, mais c’est surtout la dernière de cette taille (4000 habitants) avant Thurso, sur la côte nord. Mieux vaut donc en profiter pour se ravitailler, même si on trouvera encore quelques commerces à Lairg et Tongue, notamment.

Le Royaume-Uni à véloOn longe ensuite sur quelques kilomètres la A9, avec le trafic. Il faut être prudent sur ce tronçon, car il n’y a pas de bande cyclable, juste un accotement goudronné étroit derrière la ligne blanche. Les amateurs de whisky s’arrêteront peut-être à la distillerie Glenmorangie, au bord de la route…

Les autres se réjouiront de quitter rapidement la A9 pour la A836, que l’on suivra désormais durant la plupart du trajet qui reste jusqu’à John o’Groats. Il y a bien encore quelques voitures jusqu’à Ardgay, le long du Dornoch Firth, mais pratiquement plus aucune au-delà, sur la route de Culrain. Toujours plus fort : dans ce dernier hameau, on quitte la route pour s’engager sur un sentier qui court dans les hautes herbes, en bordure d’un pâturage dans lequel vaches et taureaux nous observent. Au bout de 500 mètres environ, on atteint le pont ferroviaire traversant le Kyle of Sutherland : il faut alors porter le vélo pour descendre l’escalier d’une quarantaine de marches qui mène à la passerelle métallique. Cela ne pose aucun problème, et si le vélo est trop lourd, il suffit de le décharger pour ce passage et de faire plusieurs voyages. Le mien pèse dans les 40 kg et je l’ai descendu d’une traite.

Le Royaume-Uni à véloDe l’autre côté, on retrouve la A836 pour quelques kilomètres avant d’aller attraper à Inveran une petite route étroite sur la rive droite de la rivière Shin, la B864. Le trajet jusqu’à Lairg remonte le cours de la rivière dans un environnement forestier très agréable. On passe à côté du « Visitor Centre » (fermé) construit à proximité des modestes chutes de la rivière.

A Lairg, gros village de 900 habitants, on trouve une poste, quelques commerces et le dernier camping avant la côte nord – mais gare aux midges à la tombée du jour !

Cinq kilomètres plus loin, on passe le « carrefour » avec la A838 qui s’en va vers Durness et la côte nord-ouest – à faire lors d’un autre voyage, si j’en juge par les photos de Nicolas et Catherine qui sont partis là-bas ! De notre côté, sur la A836, la chaussée se rétrécit rapidement à une seule voie de circulation et elle restera étroite jusqu’à Tongue, soit sur une soixantaine de kilomètres. Des places de croisement sont aménagées régulièrement, mais le trafic est très faible sur ce long tronçon et à vélo ça croise facilement partout.

Le Royaume-Uni à véloLe paysage change rapidement à mesure que l’on s’enfonce dans l’intérieur du comté de Sutherland. Il n’y a bientôt plus que de vastes étendues sauvages, herbeuses, avec de temps en temps une plantation forestière ou les restes d’une ancienne exploitation, et en toile de fond des collines pelées voire même quelques « vraies » montagnes : Ben Klibreck (961 m), Ben Hope (927 m) et Ben Loyal (764 m). D’accord, ce ne sont pas les Alpes, mais néanmoins les reliefs les plus sérieux approchés au cours de ce voyage. Par ailleurs, certains de leurs versants sont raides, voire rocheux. Enfin, j’imagine que les conditions climatiques qui règnent par moments sur ces sommets doivent être extrêmes…

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Le Royaume-Uni à véloAvec 13’000 habitants pour une superficie égale à celle du canton de Berne (5960 km²), on est au moins sûr d’une chose : il n’y aura pas foule au Sutherland! Il n’y a d’ailleurs aucun village entre Lairg et Tongue, à l’exception des 2 maisons de Crask (!), des hameaux de Altnaharra et de Lettermore, plus quelques baraques isolées.

Le Royaume-Uni à véloLa route est goudronnée tout le long et franchit deux très modestes « cols » (266 m et 210 m), non signalés, mais qu’on remarque néanmoins sur le terrain. Le contournement par l’ouest de la Ben Klibreck, la descente sur Altnaharra, l’approche de la Ben Loyal et le parcours le long du Loch Loyal constituent de magnifiques moments de vie libre, dans la nature et le silence ! J’ai eu la chance de faire ce trajet (et tout ce qui suit !) avec une météo clémente, voire un ciel tout bleu, mais j’imagine que c’est une autre affaire avec le vent et la pluie… Ceci dit, tout ce qu’on risque, c’est d’être fatigué et mouillé !

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Le Royaume-Uni à véloL’arrivée à Tongue est appréciée, surtout si l’on n’a plus rien à se mettre sous la dent pour affronter ces kilomètres qui requièrent un apport calorique suffisant et régulier. Il y a une épicerie au village, ainsi qu’une auberge de jeunesse. Depuis la route accrochée au flanc de la colline, la vue est belle sur le fjord (Kyle of Tongue) et la baie, que traverse la A838 venant de Durness. Un panneau nous indique que nous roulons désormais sur la « North & West Highlands Tourist Route », temporairement à 2 voies, en direction de John o’Groats.

Le Royaume-Uni à véloAu prochain village, Coldbackie, une magnifique plage de sable au pied de curieuses collines rocheuses invite à la pause. L’eau est transparente et… plutôt fraîche. On peut passer la nuit très confortablement au gîte (The Poor House) situé quelques centaines de mètres plus loin, sur la droite de la route.

Le Royaume-Uni à véloIl reste alors une centaine de kilomètres jusqu’au premier objectif de ce voyage : John o’Groats, à l’extrémité nord-est de l’Écosse. La route suit plus ou moins le tracé du littoral, mais on n’aperçoit la mer que par moments. La côte est en effet bordée de falaises qui ne permettent pas de construire une route au bord de l’eau. On longe quelques petits lochs et il y a de nombreuses montées et descentes sur cette étape dont le dénivelé cumulé atteindra les 1000 mètres en fin de journée. La plupart du temps, on descend au niveau de la mer pour franchir une rivière venant se jeter dans l’océan, puis on remonte de l’autre côté.

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Le Royaume-Uni à véloOn traverse un certain nombre de villages et de hameaux, dont quelques-uns proposent des solutions d’hébergement (B&B, camping, hôtels).

Le Royaume-Uni à véloLe trafic est un peu plus marqué qu’entre Lairg et Tongue, mais reste néanmoins tout à fait supportable. La Route 1 quitte d’ailleurs la A836 peu après Reay (commerces) et conduit à Thurso par l’intérieur des terres, où c’est plus calme.

De cette journée, je me rappelle en particulier mon émotion lorsque j’ai vu apparaître au large les reliefs de Hoy, dans les Orcades. C’était dans la descente vers le village de Strathy et je suis devenu très impatient d’embarquer le lendemain vers ces îles nordiques et enchantées.

Le Royaume-Uni à véloAux environs de Castletown, peu après Thurso, on a une belle vue sur Dunnet Head qui est la pointe la plus septentrionale de l’île de Grande-Bretagne. Juste derrière, on voit à nouveau s’élever les falaises de Hoy.

Le Royaume-Uni à véloIl y a comme une ambiance de bout du monde lorsqu’on chemine au milieu de ces landes herbeuses en direction de John o’Groats – mais tout cela se passe évidemment dans notre tête. Le brouillard de mer surgi de nulle part qui a momentanément recouvert les terres du côté de Duncansby Head lorsque j’étais là-bas a évidemment ajouté à mon trouble.

Le Royaume-Uni à véloMais le trouble s’est rapidement dissipé lorsque je me suis retrouvé au milieu d’un parking et d’une foule de touristes motorisés ! John o’Groats n’est évidemment qu’un joli piège à toutous où il n’y a rien d’autre à voir qu’un bout de côte (moins beau qu’ailleurs), des bistrots, un bureau d’information et des magasins de souvenirs. On peut également y prendre un ferry piétonnier pour Burwick sur l’île de South Ronaldsay (Orcades) : 2 à 3 départs par jour entre mai et septembre, transport des vélos gratuit.

De nombreux cyclistes britanniques, mais aussi des randonneurs à pied, parcourent la route qui relie les 2 extrémités de la Grande-Bretagne : Land’s End (sud-ouest) à John o’Groats (nord-est). On trouve également des infos sur le site de Sustrans. Sur place, on croise donc des groupes de cyclistes qui se font photographier au pied du fameux poteau des distances. Mais attention : l’un des poteaux est « privé » et il faut payer pour s’y faire photographier – ahurissant ! Qu’importe, il y a l’autre, le vrai, quelques mètres plus loin, qu’on ne voyait pas du premier coup, mais où il faudra attendre son tour… La tradition, c’est la tradition, on n’y coupe pas !

Le Royaume-Uni à véloIl n’y a pas de raison de s’attarder longuement à John o’Groats, et si la journée touche à son terme on trouvera un petit camping bien pratique à Huna, quelques kilomètres plus loin en direction de Gills par la route côtière.

Outre le ferry pour piétons mentionné ci-dessus, on peut traverser vers les Orcades avec le catamaran de la compagnie Pentland Ferries qui accoste à Gills Bay, 6.5 km à l’ouest de John o’Groats. C’est vers ce débarcadère que je me suis rendu au petit matin, à travers un épais brouillard marin, qu’on appelle ici haar.

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3. Iles Orcades

 

Le brouillard ne s’est pas dissipé durant la traversée d’une heure et je n’ai par conséquent pas vu grand chose des îles que nous avons longées.

Le Royaume-Uni à véloA St Margaret’s Hope, petit village silencieux et noyé dans le « haar », j’ai laissé le trafic débarqué du ferry partir avant de m’engager sur la route de Kirkwall, « capitale » de l’archipel des Orcades, ou Orkney en anglais et Arcaibh en gaélique écossais.

L’île sur laquelle se trouve St Margaret’s Hope se nomme South Ronaldsay et on la quitte très rapidement pour passer successivement sur Burray, Glims Holm et Lamb Holm avant de prendre roue sur l’île principale, Mainland. Des digues artificielles connues sous l’appellation de « Churchill Barriers » relient toutes ces îles très proches les unes des autres. Elles ont été construites dans les années 40 pour fermer les accès orientaux au mouillage de la baie de Scapa Flow, où un cuirassé de la Royal Navy avait été coulé en 1939 par un sous-marin allemand. Il reste d’ailleurs quelques épaves aux alentours, peut-être celles de ces bateaux commerciaux en fin de vie qui avaient été coulés dans les détroits pour rétrécir les accès à la baie avant la construction des Churchill Barriers.

Le Royaume-Uni à véloA l’arrivée sur le Mainland, on prend la route à droite qui conduit à Kirkwall via l’aéroport. Kirkwall est une petite ville où les touristes abondent. Comme en outre le brouillard était toujours présent lorsque j’y suis passé, j’ai décidé de continuer vers le nord-ouest de l’île où l’on m’avait dit que le ciel serait certainement dégagé – le haar se formant toujours sur les côtes orientales. La Route 1 emprunte d’abord la A964 vers le sud-ouest et Kirbister, puis une petite route à travers les collines, mais je n’ai pas vu la signalisation et suis donc parti sur la A965 jusqu’au-delà de Finstown où j’ai pris à droite la A986. Ce n’était pas une bonne idée : il y a du trafic sur la A965, qui relie les deux principales villes de l’archipel !

Dès qu’on a quitté la route Kirwall-Stromness tout va mieux. La A986 nous amène à Dounby, puis Twatt. Ceux qui souhaitent passer la nuit à Birsay devraient se ravitailler dans l’un de ces 2 villages, car le choix est très limité dans la minuscule épicerie de Birsay. A Twatt, on poursuit sur la A967 qui longe le Loch of Boardhouse. Comme prévu, le brouillard qui enveloppait l’est du Mainland a commencé à se dissiper, laissant entrevoir un peu de ciel bleu.

Le Royaume-Uni à véloOn peut passer la nuit à l’excellent Birsay Outdoor Centre, soit dans une chambre de l’auberge de jeunesse, soit au camping attenant. Une promenade matinale sur le littoral en direction du Brough of Birsay (île inhabitée accessible à marée basse) permettra peut-être d’observer des phoques dans la baie. Par ailleurs, les impressionnantes falaises situées au sud laissent entrevoir ce qui nous attend sur les côtes occidentales des Orcades. Enfin, le petit cimetière du village, avec ses anciennes pierres tombales plus vraiment verticales, mérite une visite.

Le Royaume-Uni à vélo

Le Royaume-Uni à véloBirsay fut pour moi le point le plus septentrional du voyage, à 59 degrés de latitude nord. Il était temps désormais de faire route vers le sud. J’ai donc pris la B9056 en direction de Skara Brae, qui commence par monter et offre une belle vue, en arrière, sur le Brough of Birsay.

Le Royaume-Uni à véloOn se trouve là-haut au sommet des falaises, mais bien en retrait, dans un environnement pastoral vert fluo – et tout bleu à droite et au-dessus !

Le Royaume-Uni à véloIl n’y pas de village sur 7 kilomètres, seulement quelques hameaux, des fermes et des maisons isolées. La plupart des pâturages sont délimités par de beaux murs de pierres. On voit parfois de l’autre côté de la modeste ligne de crête en direction de l’intérieur du Mainland : le brouillard de mer scintille encore là-bas à l’est, alors que sur notre côte le ciel est dégagé.

Juste avant de descendre sur St Peters, on aperçoit pour la première fois les reliefs imposants (pour la région) de l’île de Hoy. Mon impatience de m’y rendre n’a fait que croître, car j’avais envie de quelque chose de plus « brut » et sauvage que le Mainland.

A Skara Brae, site néolithique inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, le nombre de cars et voitures de touristes vous fait vite comprendre qu’il faut passer votre chemin et foutre le camp. Je me suis dit qu’il y aurait beaucoup moins de monde à Yesnaby et j’ai donc longé le petit loch de Skaill puis continué vers le sud toujours sur la B9056, avant de bifurquer vers l’ouest dans Yesnaby Rd, une route étroite et d’abord toute droite qui file vers la mer entre des collines presque trop vertes pour être vraies.

Le Royaume-Uni à véloLes falaises de Yesnaby sont belles, sans être vraiment impressionnantes. Mais l’endroit est peu couru, on y respire le bon air marin et c’est donc un super spot pour le casse-croûte – si on supporte le soleil, car il n’y a pas d’ombre. Au loin, les hautes falaises de Hoy sont toujours visibles, et l’on aperçoit même le fameux rocher dressé du Old Man of Hoy !

Le Royaume-Uni à véloJe voulais encore voir les mégalithes du Ring of Brodgar, un anneau de 103 mètres de diamètre datant de l’Age du Bronze et construit sur une étroite bande de terre entre les lochs Stenness et Harray. Arrivé sur place, j’ai été à nouveau confronté aux hordes de touristes et me suis par conséquent contenté d’observer ce cercle mystérieux depuis la route toute proche.

Le Royaume-Uni à véloPar chance, un peu plus loin se trouve le « henge » des pierres dressées de Stenness, dont 5 mégalithes sont conservés. Et là, il  n’y avait personne !

Le Royaume-Uni à véloStromness, deuxième ville de l’archipel, n’est qu’à 7 km, mais par la grande route, donc attention au trafic. Construite dans une anse naturelle très protégée, la ville s’étend un peu vers le haut, sur le flanc d’une colline. La rue principale, très animée à certaines heures, ainsi que le port méritent une balade à pied. La plupart des maisons en bord de mer ont encore une rampe d’accès à l’eau.

Le Royaume-Uni à véloVers le sud, on voit l’île presque entièrement plate de Graemsay derrière laquelle s’élèvent, tout proches maintenant, les reliefs arrondis de Hoy.

Il y a deux façons de se rendre à Hoy : ceux qui ont une voiture prennent le ferry Houton-Lyness, menant au sud de Hoy, et les piétons et cyclistes embarquent sur le ferry Stromness-Moaness, conduisant au nord de l’île. C’est évidemment ce dernier que je conseille, même si à marée basse le portage du vélo (et des bagages) sur les escaliers étroits et glissants de chacun des 2 débarcadères est une (toute) petite aventure.

Je recommande de séjourner à Rackwick, car c’est un lieu totalement hors du temps et d’une beauté inimaginable. Réservez votre lit au minuscule Hostel de Rackwick (2 chambres, 8 lits) avant d’embarquer, car il n’y a pas de réception sur place et on vous enverra quelqu’un pour vous accueillir à Moaness et vous donner la clé. Sinon, vous pouvez également camper gratuitement à proximité de la plage : il y a un terrain herbeux pour les tentes, entouré d’un mur de pierres, ainsi qu’un refuge, de l’eau potable et des toilettes. Attention bis : il n’y a qu’une épicerie sur l’île, à Longhope, une balade de 64 km aller-retour depuis Rackwick… Faites donc vos achats à Stromness ! Plus d’infos sur Hoy ici.

Le petit ferry contourne l’île de Graemsay pour se rendre à Moaness. La traversée dure 25 minutes : 25 minutes de bonheur pur sur les flots bleu sombre, à regarder grandir les reliefs arrondis de Hoy. Mais ça n’est encore rien en comparaison de ce qui nous attend sur l’île !

Le Royaume-Uni à vélo

Le Royaume-Uni à vélo

Le Royaume-Uni à véloAvec mes sacoches remplies de nourriture, j’ai un peu peiné pour porter le vélo hors du ferry.

Le Royaume-Uni à véloJe me suis ensuite arrêté au Beneth’hill Cafe de Moaness pour récupérer les clés de l’auberge de jeunesse, mais ça n’a pas été si simple : il a fallu téléphoner, puis attendre une demi-heure et finalement quelqu’un est arrivé et m’a donné les clés contre paiement des 2 nuits d’avance. Si on souhaite ensuite prolonger son séjour, il faut appeler soit le numéro du Orkney Islands Council qu’on a utilisé pour réserver (voir ma liste Excel téléchargeable ci-dessous), soit la personne de contact sur l’île.

J’avais les clés. La bouffe. Le vin. La bière. Il était passé 19 heures et une lumière dorée illuminait les collines. Il était temps de rouler vers cette baie de Rackwick dont la seule vision sur la carte me remplissait d’excitation. C’était si bon de pédaler dans cette chaleur exceptionnelle pour la région et le silence absolu. La route est étroite à souhait, sans trafic et traverse l’île d’est en ouest par une vallée inhabitée… En chemin, on passe à proximité de Dwarfie Stane, une tombe mégalithique creusée dans un gros bloc de calcaire et datant de l’époque néolithique. Il n’y a hélas que 8 km jusqu’à Rackwick – quand on en voudrait cinquante !

Le Royaume-Uni à vélo

Le Royaume-Uni à vélo

Le Royaume-Uni à véloL’hostel est situé dans « les hauts » de Rackwick, mais on a vite fait d’y jeter ses bagages et de descendre en courant vers cette baie des débuts du monde, cette plage de gros galets en arc de cercle, encadrée au nord et au sud par des falaises impressionnantes. Et là, je ne trouve plus les mots…

C’est un des lieux d’Europe les plus magiques dans lesquels j’aie mis les pieds (et les roues), tout simplement.

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Le Royaume-Uni à véloSi vous souhaitez fouler le sable, il faut aller à l’extrémité sud de la baie, en direction des falaises, où nichent de nombreux oiseaux marins.

Le Royaume-Uni à véloLe refuge de Rackwick (« bothy »), ainsi que l’aire de camping sauvage sont quant à eux situés au milieu de la plage, non loin de l’embouchure du Rackwick Burn.

Le Royaume-Uni à véloLors d’un séjour à Rackwick, il ne faut pas manquer la balade vers The Old Man of Hoy. Partez tôt le matin si vous souhaitez être seul là-bas. Le sentier démarre à côté l’hostel et s’élève rapidement, offrant un magnifique panorama sur la baie. Il longe ensuite le sommet de falaises vertigineuses, mais sans trop s’approcher du vide.

Le Royaume-Uni à véloSelon l’heure, on peut voir le ferry Scrabster-Stromness faire route à proximité de notre côte et l’on se réjouit à l’avance de devoir le prendre bientôt, car il est évident que cette traversée sera spectaculaire.

Le Royaume-Uni à véloAprès un peu moins d’une heure de marche, on parvient sur un promontoire rocheux d’où l’on a une vue rapprochée sur le « Vieil Homme » haut de 137 mètres. Des grimpeurs entreprennent parfois l’ascension de ce surprenant vestige géologique et certains en sont même redescendus… en sautant en parachute (BASE-jump) !

Au nord s’élèvent les falaises de St John’s Head, dont la plus haute culmine à 346 mètres. Un sentier semble y conduire, mais je ne l’ai pas pris.

Le Royaume-Uni à véloPour obtenir une meilleure vue sur The Old Man, il faut revenir un peu en arrière et quitter le sentier principal en direction du cap qui se trouve immédiatement au sud. Cela vaut la peine de chercher un passage praticable pour rejoindre la falaise, car marcher au hasard à travers la lande est aussi difficile que désagréable – ce n’est pas de l’herbe ! D’ailleurs, il n’est pas nécessaire de s’éloigner plus que de quelques centaines de mètres.

Attention toutefois : lorsque vous vous écartez du sentier « officiel », vous approcherez peut-être sans le savoir des nids au sol de certains oiseaux et vous ferez alors connaissance avec les parents courroucés. J’ai ainsi été attaqué sans relâche durant une quinzaine de minutes par un Grand Labbe (« Great Skua » en anglais, « Bonxie » pour les Orcadiens), dont l’envergure varie entre 125 et 140 cm. Les assauts de ce gros oiseau étaient si impressionnants (on a l’impression qu’il va nous frapper à la tête) que j’ai fini par perdre l’équilibre et tomber au sol – ce qui n’est pas idéal lorsqu’on se balade à proximité immédiate d’une falaise. J’ai ramassé un gros caillou, agité les bras au-dessus de ma tête et crié, mais ce n’est que lorsque j’ai battu en retraite et suis retourné sur le sentier qu’il s’est calmé. J’avais heureusement réussi à prendre quelques photos du Old Man entre deux assauts…

Le Royaume-Uni à vélo

Le Royaume-Uni à véloAprès ces émotions, j’ai été très heureux de m’offrir, avec le repas du soir, un bon remontant. Je n’achète jamais du vin d’outre-mer, mais ce jour-là à Stromness l’étiquette m’a tapé dans l’œil : c’était vraiment la bouteille de circonstance !

Le Royaume-Uni à véloCe séjour à Rackwick a mis un terme au voyage de la plus belle des façons. J’étais en paix et pouvais aller prendre le train du retour à Thurso. Et je ne résiste pas au plaisir de poster encore quelques images de la traversée vers Scrabster.

Le Royaume-Uni à vélo

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  • Carte(s)

    L'itinéraire est subdivisé en 3 cartes, en raison de l'instabilité et de la lenteur du site bikemap.net lorsqu'on trace un long parcours. Les valeurs de dénivelé calculées par bikemap sont totalement fausses.

    Si une ou plusieurs carte(s) ne s'affiche(nt) pas, merci de recharger la page (problème venant de bikemap).

    Partie 1 : Douvres - Hull

    Partie 2 : Hull - Edinburgh

    Partie 3 : Edinburgh - Orcades

  • Connexions

    Cette route est interconnectée avec les itinéraires suivants :

    The Wild Atlantic Tour (GB & IRL), à Inverness (40 km de Garve, Écosse).

    Brighton - Inverness (GB), à Londres et entre Dores et Inverness (Écosse).

  • Données numériques

    Valeurs enregistrées par un compteur Ciclomaster CM4.4A et un compteur SIGMA BC 14.12, comprenant chacun un altimètre barométrique.

    Distance totale : 2700 km
    Temps de parcours : 159 heures (sur 28 jours)
    Dénivelé positif total : 18'000 m
    Distance moyenne quotidienne : 96 km
    Ascension moyenne quotidienne : 640 m
    Vitesse moyenne : 17 km/h

    La distance totale mentionnée comprend tous mes déplacements au cours du voyage : parcours quotidiens, visites de villes, déplacements pour acheter à manger et suppléments indésirables dus à la perte du chemin (balisage insuffisant ou erroné) ou à un problème d'orientation. Cette valeur est donc naturellement supérieure à celle calculée par Sustrans ou bikemap.net, mais elle représente un ordre de grandeur bien plus réaliste que la distance minimale entre le point de départ et l'arrivée.

  • Références

    Cartes routières Michelin Régional Grande Bretagne au 1:400'000 :

    - N° 504 South East England
    - N° 502 Northern England
    - N° 501 Scotland

    Pratiques pour se situer de manière générale, mais pas assez détaillées pour éviter de se perdre en dehors de la route balisée. Sur place, il est donc conseillé de se procurer les cartes cyclistes au 1:110'000 éditées par Sustrans :

    - Suffolk Cycle Map
    - Norfolk Cycle Map
    - The Fens Cycle Map
    - Lincolnshire & the Wolds Cycle Map
    - Yorkshire Wolds, York & the Humber Cycle Map
    - North York Moors, Tees Valley & Durham Coast Cycle Map

    Ces cartes très pratiques permettent d'anticiper la direction de la Route 1 et d'avoir ainsi l'esprit libre pour profiter davantage du paysage. Hélas pas de carte disponible pour les régions situées plus au Nord...

    Toutes les informations sur le réseau cyclable britannique : Sustrans.

  • Transports

    Note : les fréquences de voyage et les tarifs sont ceux de l'été 2014.

    Départ

    TGV Genève - Paris Gare de Lyon. Plusieurs trains par jour. Tarif indicatif : CHF 136.-- (supplément vélo inclus, réservation obligatoire, places vélos limitées).

    Transfert Gare de Lyon - Gare du Nord à vélo (environ 5 km). Possibilité de prendre le RER D, sauf du lundi au vendredi durant les heures de pointe, trajet direct, durée 15 minutes.

    TER Paris Gare du Nord - Amiens - Calais Ville, EUR 42.50. Attention : certains trains n'acceptent pas les vélos et les guichetiers de la Gare du Nord ne sont pas bien informés !

    Ferry Calais - Douvres, avec la compagnie MyFerryLink, 7-8 traversées quotidiennes, durée 1h30, EUR 17.--. Traversées plus fréquentes, mais plus chères avec les deux autres compagnies.

    En route

    Ferry sur la Tyne River, entre South Shields et North Shields, près de Newcastle. Départ toutes les 30 minutes, durée 7 minutes, £1.50.

    Ferry Cromarty - Nigg durant les mois d'été uniquement, départ toutes les 30 minutes, £5.-- ATTENTION : pas de ferry en 2015 (voir site internet) !

    Ferry Gills Bay - St. Margaret's Hope (Orkney), avec le catamaran de la compagnie Pentland Ferries. 3-4 départs quotidiens, durée 1 heure, £15.--

    Ferry Stromness - North Hoy - Stromness, avec Orkney Ferries. En été, 4-5 départs quotidiens en semaine, 2 le week-end, £8.50 l'aller-retour.

    Voyage retour

    Ferry Stromness - Scrabster (Thurso), sur le MV Hamnavoe de la compagnie NorthLink Ferries. 3 départ quotidiens en été, 2 le reste de l'année, durée 1h30, £20.--

    Train Thurso - Inverness avec Scotrail. 4 départs quotidiens, un seul le dimanche, durée 3h30 à 4 heures, tarif préférentiel si achat du billet à l'avance : £12.40

    Train de nuit Inverness - Londres Euston avec Scotrail Sleeper. Un départ quotidien, sauf le samedi ; couchettes ou sièges inclinables, tarif préférentiel si achat du billet à l'avance : £77.60 (siège).

    Transfert Londres Euston - Londres St Pancras à vélo (env. 800 m).

    Train Londres St. Pancras - Douvres Priory avec Southeastern, £38.50. Attention : vélos acceptés uniquement en dehors des heures de pointe !

    Ferry Douvres - Calais, avec la compagnie MyFerryLink, 7-8 traversées quotidiennes, durée 1h30, £15.--. Traversées plus fréquentes, mais plus chères avec les deux autres compagnies.

    TER Calais Ville - Amiens - Paris Gare du Nord, EUR 42.50. Attention : certains trains n'acceptent pas les vélos !

    Transfert Gare du Nord - Gare de Lyon à vélo (environ 5 km). Possibilité de prendre le RER D, sauf du lundi au vendredi durant les heures de pointe, trajet direct, durée 15 minutes.

    TGV Paris Gare de Lyon - Lausanne, EUR 90.-- (supplément vélo inclus, réservation obligatoire, places vélos limitées).

    Train Lausanne - Genève, CHF 22.-- vélo inclus, avec l'abonnement demi-tarif des CFF.

  • Hébergements

    Durant ce voyage, j'ai eu recours aux hébergements suivants, tous de très bonne qualité :

    - camping (campsite, caravan park), 6£ à 15£ par nuit
    - auberge de jeunesse (youth hostel, hostel), 11£ à 18£ par nuit en chambre multiple/dortoir, petit déjeuner 5£
    - bed and breakfast (B&B), 30£ à 50£ par nuit en chambre single/double, petit déjeuner abondant inclus
    - bunkhouse (hébergement collectif du genre gîte d'étape), 15£ à 18£ par nuit en dortoir. Petit déjeuner parfois inclus, mais pas toujours.

    Vous pouvez télécharger ma liste au format Excel ici. Celle-ci contient les références des hébergements où j'ai effectivement passé la nuit (en gras) ainsi qu'un grand nombre d'autres adresses, rassemblées après de longues recherches sur internet. La liste est formatée pour pouvoir être facilement imprimée au format A4 et emportée en voyage. Attention : ce document a été compilé en 2014, puis actualisé en juin 2015, mais il ne sera pas mis à jour ultérieurement.

    Je tiens à préciser que je n'ai jamais eu à me plaindre du comportement de qui que ce soit dans les hébergements collectifs et dortoirs : le respect de la tranquillité et du sommeil d'autrui est une règle d'or observée par tous. C'est très appréciable après une journée d'effort et cela contraste singulièrement avec la situation que nous connaissons "sur le continent", où la majorité se fout de tout... libéralisme imbécile oblige.

    Pour ceux qui voyagent connectés ou qui souhaitent planifier leurs étapes, voici quelques liens vers des sites utiles.

    Réseaux d'auberges de jeunesse au Royaume-Uni :

    - Youth Hostel Association (YHA)
    - Scottish Youth Hostel Association (SYHA)
    - Independent Hostel Guide

    Site regroupant de nombreux hébergements "pour cyclistes" au Royaume-Uni : Beds for cyclists. Malheureusement, la plupart des campings situés le long de la Route 1 n'y sont pas listés.

  • Téléchargements

    Vous pouvez télécharger cet itinéraire aux formats suivants :

    Fichier Excel (.xls)
    Fichier Google Earth, partie 1 (.kml)
    Fichier Google Earth, partie 2 (.kml)
    Fichier Google Earth, partie 3 (.kml)
    Fichier GPS, partie 1 (.gpx)
    Fichier GPS, partie 2 (.gpx)
    Fichier GPS, partie 3 (.gpx)

    Une copie du rapport que j'ai envoyé à Sustrans à mon retour de voyage est disponible ici (en anglais).

  • Remerciements

    Merci à Philippe de m'avoir accueilli à la dernière minute dans la grande ville.