L’Italie à vélo

Il m’a fallu des années avant de partir à vélo en Italie, terre de la moitié de mes aïeux. J’anticipais sans doute que ce pays très peuplé, où la culture de la bagnole est une véritable institution, ne réserverait pas que des bonnes surprises au cycliste étranger. Et je n’avais pas tort : sur la route, l’Italie est un véritable enfer – on n’y croise d’ailleurs presque jamais quelqu’un à vélo, hors des villes. Mais si on a le temps, si on parvient à dénicher des cartes routières détaillées et lisibles (!) ou si on se lance sur un itinéraire balisé à l’écart du trafic, l’aventure mérite d’être entreprise.

Distance parcourue dans le pays : plus de 1700 km (Via Francigena et Sardaigne)
Année de voyage : 2015

Italie

 

Routes et voies cyclables

Le réseau routier italien comprend, outre les autoroutes qui ne nous concernent pas, trois catégories : Strada Statale (SS, route nationale), Strada Regionale (SR, route régionale) et Strada Provinciale (SP, route provinciale). S’il est probable que le trafic sur une SS sera encore plus intense en tout temps que sur une SP, il ne faut en aucun cas en présager que l’on peut s’engager en toute sécurité sur une Provinciale : en règle générale, les routes italiennes sont DANGEREUSES pour les cyclistes !

D’après ma propre expérience, ce sont même les plus dangereuses d’Europe, à égalité avec les routes de Galice et d’Andalousie en Espagne.

Je considère deux causes principales : la grande densité du trafic automobile et des habitudes de conduite totalement irrespectueuses. Autrement dit, en Italie on préfère vous dépasser à vive allure sans laisser de marge de sécurité plutôt que de perdre trente secondes à attendre derrière vous que la voie d’en face soit dégagée. Votre sécurité a moins de valeur qu’une minute d’automobiliste !

Les premières fois que des voitures ainsi que des camions, que je guettais dans mon rétroviseur, ont littéralement forcé le passage, me dépassant alors que du trafic arrivait en face, certains même en klaxonnant pour que je disparaisse, j’en ai été autant effrayé que fou de rage. C’était sur la SS26 en Val d’Aoste, que nous avions empruntée quelques kilomètres à peine parce que le tracé VF passait sur un sentier rocailleux impraticable avec les vélos.

Lorsqu’on constate ensuite que les Italiens sont par ailleurs extrêmement accueillants, chaleureux et sympathiques, on se rappelle vite à quel point la bagnole représente l’un des principaux facteurs d’avilissement pour l’humanité.

En outre, l’absence de cartes routières détaillées, lisibles et permettant d’anticiper de manière fiable la quantité de trafic propre à chaque itinéraire, comme nous les connaissons pour la Suisse et la France notamment, rend la planification de tout voyage à vélo totalement aléatoire – autant y aller au hasard. La série de cartes Michelin Local au 1:200’000 est à cet égard exemplaire : peu détaillées, peu lisibles, elles ne sont d’aucune utilité pour les cyclistes à la recherche d’un parcours sûr.

Personnellement, je n’irais pas en Italie sans être certain de pouvoir suivre un itinéraire à l’écart du trafic, comme par exemple la Via Francigena.

Deux routes officielles EuroVelo traversent l’Italie du Nord au sud, mais ce ne sont que des projets et je doute qu’ils soient prochainement réalisés au pays de la bagnole-reine. Sur place, en matière de véloroute existante, je n’ai entendu parler que de celle du Pô, section de l’EuroVelo 8 reliant Turin à Venise.

Vous trouverez plus d’infos sur les itinéraires cyclables sur le site de Bicitalia (en italien).

 

Hébergement

Sur la Via Francigena, les possibilités d’hébergement sont nombreuses et de très bonne qualité. Parmi les structures d’accueil pour pèlerins (Accoglienza pellegrini), on a le choix entre les institutions religieuses et les gîtes municipaux, gérés par les mairies. Dans les deux cas, l’accueil est généralement chaleureux, les dortoirs aménagés dans de grandes pièces et très bien maintenus. De même, à une exception près, les sanitaires ont toujours été impeccables. Les bâtiments dans lesquels sont installés ces hébergements sont parfois intéressants en eux-mêmes : maison historique au centre ville, ancien couvent, etc.

Pensez à emporter vos protections contre le bruit (boules Quiès ou tampons mousse) si vous ne supportez pas les ronflements.

La plupart du temps, il n’y a pas de tarif officiel pour la nuitée : certains hébergements sont totalement gratuits, les autres fonctionnent selon le principe de l’offrande ou de la contribution volontaire (donativo). On vous montrera le cas échéant la boîte dans laquelle déposer vos dons avant de partir. À titre indicatif, nous avons « offert » 10 Euros par personne et par nuit, ce qui semblait contenter nos hôtes.

Dans le cas des structures religieuses, certaines exigent la participation des pèlerins aux offices quotidiens, renseignez-vous donc à l’avance. Vous pourrez parfois prendre un copieux repas du soir au gîte, dont le prix sera lui aussi laissé à votre appréciation – 10 Euros par personne, en ce qui nous concerne.

Sauf exception, votre vélo passera la nuit en toute sécurité à l’intérieur du bâtiment ou dans une cour privée. Ne le laissez en aucun cas à l’extérieur sans surveillance, même cadenassé, à moins que vous ne soyez prêt à abandonner votre voyage pour une raison aussi bête qu’un vol durant la nuit. La plupart des nombreux vélos qui circulent en ville sont des antiquités au milieu desquelles votre VTT bien équipé ne passera pas inaperçu…

Si vous êtes assuré(s) de passer la nuit dans telle ou telle ville, cela peut valoir la peine de téléphoner le matin pour réserver votre lit du soir : vous aurez accès aux meilleurs hébergements. Ceci dit, nous ne l’avons pas fait et ne sommes arrivés qu’une seule fois dans un gîte complet – nous avons alors sorti des matelas excédentaires sur le balcon et avons passé la nuit sous le ciel étoilé… avec les moustiques (de toute façon ils sont partout).

Il y a très peu de campings le long de la Via Francigena et ceux situés en bord de mer dans le Nord de la Toscane sont à éviter, car moches, pleins de touristes et/ou résidents balnéaires qui se traînent du matin au soir et font du bruit la nuit. Tarif indicatif pour une tente individuelle : 10 Euros.

En l’absence d’accueil pèlerin ou de camping, on peut se rabattre sur un petit hôtel ou, en particulier à Rome, un Bed & Breakfast (B&B). Tarif indicatif en chambre double : 25 à 40 Euros par personne, petit déjeuner inclus. Sans doute plus cher en chambre single.

Notez enfin que, l’été en tout cas, il y a presque toujours du bruit la nuit : TV des voisins à plein volume, fêtes de rue, concerts, terrasses de bistrot et noctambules qui discutent à très haute voix sous vos fenêtres. En outre, les moustiques omniprésents ajoutent à la difficulté de trouver ce sommeil dont on a tant besoin après une journée sur la route…

Vous trouverez des listes d’hébergements mises à jour sur le site de l’AEVF.

La situation est différente en Sardaigne, et sans doute partout ailleurs en Italie dès lors qu’on n’est pas sur une voie de pèlerinage, car on ne trouve évidemment pas ces refuges pour pèlerins si appréciables. Ne restent que les campings, les B&B, les gîtes ruraux (Agriturismo) et les hôtels.

Pour ce qui concerne les campings, les usines à touristes que j’ai vues en Sardaigne ne m’ont pas encouragé à y passer la nuit. Par ailleurs, on ne les trouve que sur les côtes.

Dans les campagnes de l’intérieur, il y a surtout des Agriturismo. Y passer la nuit se révèle très confortable : nature environnante, belles chambres ou bungalows, air conditionné (attention aux chocs de température si vous en faites usage), piscine éventuelle, repas abondant et saveurs locales – quasi obligatoire si le gîte rural n’est pas situé dans un gros village avec commerce d’alimentation. Envers de la médaille, le coût : compter 80 Euros pour une chambre double et 20 à 30 Euros par personne pour le repas !

Dans les petites villes de l’intérieur, on dénichera généralement un hôtel. Compter entre 40 et 50 Euros pour une chambre single, petit déjeuner compris.

Enfin, sur la côte et dans les sites touristiques, la meilleure option me semble offerte par les B&B : il y en a énormément, les tarifs sont acceptables et j’ai toujours trouvé une chambre après une courte recherche, circulant de rue en rue, puis sonnant ou téléphonant aux numéros affichés. Tarif indicatif : 30 Euros sans petit déjeuner (exceptionnel), habituellement 35 avec.

On l’aura compris : voyager en Italie hors de la Via Francigena coûte bien plus cher.

 

Alimentation

On trouve des épiceries dans la plupart des villages et des supermarchés aux abords des localités plus importantes. Pas besoin d’insister sur la qualité des produits italiens en matière d’alimentation : c’est ce qui se fait de mieux – et les prix sont sensiblement plus bas qu’en France ou en Suisse. Mais si vous voyagez en été, il est probable que vous vous jetterez sur les fruits – excellents eux aussi, quoique pas souvent bio.

De nombreux magasins ferment quelques heures à la mi-journée, mais autour des grandes villes on en trouvera qui sont ouverts aussi le dimanche.

Sur la Via Francigena, cela vaut la peine de prendre un repas chaud le soir au gîte, ou dans les quelques bistrots ou cafétérias du quartier habitués à voir défiler des pèlerins affamés.

 

Transports publics

En Italie, prendre le train avec son vélo se révèle compliqué, à moins que vous ne consentiez à le démonter et à le transporter dans un sac.

Personnellement, je n’accepte pas de démonter mon vélo, ni d’acheter un sac très cher à usage unique pour voyager en train – personne ne souhaite s’encombrer tout le voyage avec ce sac dans les bagages. Par ailleurs, une fois que le vélo est dans son sac, comment va-t-on va faire pour l’emmener à la gare, en même temps que le reste des bagages (sacoches)…? En outre, en cas de changement de train sur le parcours, ainsi qu’à l’arrivée, ce sera le même cirque.

Toutefois, si cela ne vous gêne pas de démonter votre véhicule (roue avant, pédales, tourner le guidon, sac de dimensions max. 80 x 110 x 40 cm), vous pourrez monter à bord de n’importe quel train italien, sans payer de supplément pour le vélo : train régional, IntercityNotte, Intercity, Frecciarossa, Frecciargento et Frecciabianca. Le sac sera déposé dans les compartiments pour bagages ou dans tout emplacement agréé par le personnel de bord.

Dans le cas contraire, vous n’aurez pas accès aux trains longue distance (Frecce et Intercity), mais seulement aux trains régionaux, dont certains parcourent néanmoins plusieurs centaines de kilomètres (nous avons par ex. voyagé avec nos vélos dans le train Rome-Pise, afin de nous rendre à Civitavecchia). Sur les courtes distances, vous paierez pour le vélo un 2e billet passager. Dès que le tarif dépasse 3.50 Euros, vous prenez un billet spécial pour vélo à 3.50 Euros, valable 24 heures. Et vous cherchez dans le train un emplacement approprié : il y a parfois un compartiment vide à cet effet, parfois pas – rien ne semble vraiment organisé.

Si vous devez traverser toute l’Italie avec les trains régionaux, pour autant que cela soit possible, vous ne débourserez pas une fortune pour le transport, mais il vous faudra plusieurs jours…

Dans le Nord, il est possible d’emporter son vélo dans certains trains internationaux à destination de la Suisse (Venise-Milan-Genève et Milan-Bâle), de l’Autriche et de l’Allemagne. Dans tous les cas, le supplément à acquitter est de 12 Euros et une réservation est parfois obligatoire.

Plus d’infos sur le site de trenitalia.

Fort heureusement, il existe encore des ferries maritimes qui desservent diverses régions du pays, ainsi que les îles. En particulier, le service régulier Palerme-Gênes pourra intéresser ceux qui ont eu le courage de descendre jusqu’en Sicile – mais il vous faudra ensuite pédaler de Gênes jusqu’en France ou en Suisse, à moins qu’un train régional ne circule jusqu’à Ventimiglia/Vintimille, à côté de Menton…

Je n’ai personnellement testé que les liaisons Civitavecchia-Olbia (Tirrenia) et Santa Teresa-Bonifaccio (Saremar, compagnie liquidée fin 2015) pour aller en Sardaigne, puis en Corse et ai été très satisfait de ces traversées. Aucun problème, évidemment, pour le chargement des vélos.

 

Climat

Je n’ai qu’une mention à faire à ce chapitre, et elle ne surprendra personne : il peut faire très chaud en Italie en été. Durant les 19 jours de notre séjour dans le pays (continent et Sardaigne) entre fin juin et mi-juillet, il n’est pas tombé une goutte de pluie et les températures sont restées caniculaires en permanence : 42°C pour la moyenne des maximales quotidiennes, avec des pointes à 46-47 degrés en Émilie Romagne et en Toscane. Les instituts météorologiques vous donneront des valeurs moins élevées, car mesurées à l’ombre, mais nous autres cyclistes roulons presque toujours au soleil…

Plus d’infos sur le climat italien sur Wikipédia (en anglais).

 

Budget indicatif (taux de change juillet 2015 : 1 EUR = 1.06 CHF)

Sur la Via Francigena, compter entre 40 et 45 CHF par jour (37 à 42 EUR), hors frais de transport. En Sardaigne : 80 CHF / 75 EUR par jour, à cause du prix élevé des hébergements et à l’exclusion des frais de transport.

 

Divers

Si vous souhaitez avoir une chance de dormir la nuit, ne pas oublier d’emporter une lotion anti-moustiques efficace (une grande partie de ces insectes omniprésents entre les rizières du Nord et Rome sont de l’espèce moustique-tigre et peuvent transmettre des maladies graves) et vos protections anti-bruit préférées.

 

L’Italie en quelques chiffres

Superficie : 301 336 km2
Population : 60 783 711 habitants (2014)
Densité : 202 hab./km2

34 réflexions sur « L’Italie à vélo »

  1. Bonjour
    Voilà nous voulons partir dans un an avec mon mari et mes enfants de 9 et 15 en Italie a vélo.
    Après lecture , et étant débutant dans le voyage à vélo l’Italie est peut être trop ambitieux pour une première aventure ?
    Je souligne que ce blog est vraiment intéressant avec toutes les expériences de chacun.
    Merci

    • Bonjour, merci pour votre message.
      Vous aurez sans doute compris à la lecture de tout ce qui précède cette réponse que je ne suis pas un spécialiste de l’Italie à vélo, ne m’y étant rendu qu’une seule fois, il y a déjà 6 ans. Par conséquent, il m’est difficile de conseiller sérieusement une famille qui désire aller pédaler sur les routes transalpines. Pour ce qui me concerne, et malgré ce qui peut transparaître dans mon article, j’ai apprécié notre itinérance sur la Via Francigena. Je n’ai toutefois guère envie de retourner en Italie, étant devenu un inconditionnel des voyages en terre nordique, à l’écart des foules et des températures caniculaires. Dans le sud, l’accueil chaleureux que nous réservent les populations (très vrai en Italie, sauf dans les lieux touristiques), la profondeur historique et la magie des paysages méditerranéens ne compensent hélas pas, pour ce qui me concerne, l’absence d’aménagements cyclables et de cartes détaillées, les comportements au volant, la chaleur étouffante, les terrasses bondées et le bruit permanent…
      A bien y penser, je considère que l’Italie n’est pas la meilleure idée pour un premier voyage à vélo avec des enfants.
      Sans aller très loin, il y a en France mille possibilités pour rouler en toute sécurité à travers des régions magnifiques et quasi désertes, le corollaire étant qu’on n’y trouve hélas plus partout à manger ou un hébergement.
      Je vous laisse donc continuer d’explorer le web à la recherche d’inspirations pour votre futur périple en famille. Et si vous souhaitez vraiment aller en Italie, faites-le ! Il faut faire confiance à ses désirs – mais vous devrez protéger vos enfants sur la route, d’une manière ou d’une autre.
      Dans l’espoir que nous pourrons, dès cet été, voyager à nouveau, je vous adresse mes meilleures salutations.

  2. Bonjour,

    Je rentre de quelques jours sur la Via Francigena (Pavie – Sienne) et comme nous avons pris pas mal d’informations sur ce blog, mais qui date de 2015, je voulais apporter ma « pierre à l’édifice » sur quelques points!

    Tout d’abord, la team:
    Dylan, jeune homme de 24 ans, sportif, premier voyage à vélo sur plusieurs jours, avec un Citybike et des pneus avec un peu de profil.
    Moi, jeune femme de 27 ans, plusieurs voyage en vélo à mon actif, en Suède, Suisse, Pays-Bas et Danemark. Je vovageais avec un Gravel de Price.

    Sur nos vélos, je pense que le Gravel est le must pour la Via Francigena: assez léger mais stable et amortit bien les chocs (car ça, vous en aurez souvent!). Je n’irai jamais avec un vélo de route sans profil, ce n’est pas du tout adapté! Un VTT est aussi une bonne solution, mais ça reste plus lourd. Nous avons choisi de voyager léger et de s’arrêter dans les auberges et les agriturismo: nous avons réfléchit à prendre la tente, mais finalement, au vu de la météo, nous avons bien fait !

    Départ donc de Berne en train avec les vélos dans l’eurocity avec réservation. Ca a bien marché et nous avons pu enchaîner sur le regio sans problème de Milan à Pavie. La première étape, Pavie – Fiorenzuola a été compliqué: après 25 kil, nous arrivons à Belgioioso trempés et congelés. Nous décidons de prendre le train jusqu’à Fiorenzuola. Ici, ça a été compliqué: nous avons dû laisser passer deux trains avant d’en voir un qui acceptait les vélos… Hallejulah!

    L’étape ensuite des Appenins (Fiorenzuola – Berceto) est effectivement une des plus belles: peu de trafic, des montées assez douces (exception avant Terzeno! les jambons ont bien chauffé…) entourés de paysages doux et bucoliques. Que du bonheur. Cependant, nous avons eu très froid sur la descente de Berceto (bruine, beaucoup de vent – le scirocco s’est levé). Un peu plus de trafic de motard sur la deuxième partie, mais toujours assez respecteueux. Beaucoup de vent de face ce jour-là.

    Ensuite, Berceto – Massa: nous avons plus apprécié l’étape que l’auteur du blog 🙂 malgré les trois couches et la gore tex pour la descente du col du Cisa, un highlight de ces journées, l’arrivée jusqu’à Aulla est sympa et peu de traffic à noter. Le temps étant incertain, avec beaucoup de vent de face, nous avons choisi l’option train, cette fois sans soucis. La partie Sarzana – Massa nous a bien plu aussi et nous avons vite dériver au bord de la mer, déchaînée, mais l’air de la mer nous a un peu ragaillardi !

    Le lendemain, Massa (Marinara di Massa – Lucca), étape décrite ici comme pas très jolie et beaucoup de traffic, donc nous appréhendions un peu. Nous avons suivi la mer sur d’excellentes pistes ciclables. Puis, la fameuse SP01… qui était plutôt tranquille!! Nous avons beaucoup apprécié les montées qu’elle offrait, sans trop de traffic, dans des jolies forêts. Etait-ce dû à l’heure ou à la saison? En tous cas, nous avons beaucoup aimé cette étape jusqu’à Lucca. Le long du fleuve avant Lucca est très sympa 🙂

    Lucca-San Gimignato a été par contre une autre histoire: le balisage devient un peu folklorique et nous avons perdu beaucoup de temps à contrôler constamment l’itinéraire sur l’application (que je conseille!!! C’est VOTRE compagnon de voyage). Nous avons fini par faire 15 kil de plus, pourtant en suivant les panneaux bruns Via Francigena. Sur une étape de 85 kil, on les a bien senti et nous avons perdu beaucoup d’énergie. De plus, certaines routes, dans la grosse montée avant San Gimignagno sont bien fréquentées et c’était pas toujours très agréable. On a été super contents de voir les tours de San Gimignagno ! Ville d’ailleurs magnifique, mais touristique, donc chère.

    Le highlight pour nous a été l’étape San Gimignano-Siena. Peut-être car il faisait finalement vraiment chaud et beau, sans vent (pour une fois) ? Les routes étaient super, loin du traffic, mais aussi agréables, sur du gravier en général, dans la superbe campagne toscane, que du bonheur. L’arrivée à Siena dans la vieille vielle est magnifique, malgré le slalom avec les touristes 😉

    Nous sommes rentrés ensuite à Berne avec le Regio de Siena à Firenze et ensuite en Freccia Rossa jusqu’à Milan. Nous avons mis les vélos dans les Tranzbag. Toujours un petit pincement au coeur de démonter un vélo, mais nous avons (par flemme et par  »dai ça ira ») juste enlever la roue avant. Nous n’avons pas eu de problème du tout, j’ai annoncé à chaque fois qu’on avait les vélos et ça n’a jamais semblé être compliqué: il y a toujours une solution. Mais bon, le corona virus ne permet pas de remplir les trains, donc c’était clairement un avantage.

    De manière générale, c’est un beau voyage MAIS
    – Je ne conseillerais pas ce voyage pour quelqu’un qui n’a jamais fait un voyage à vélo de plusieurs jours. Commencez par un pays plus « light » genre l’Allemagne ou la France. Il faut avoir quand même un peu d’expérience et faire preuve d’une certaine capacité d’adaptation.
    – La signalisation est assez bancale. Il faut vraiment au début chercher ces stickers, qui peuvent être partout… Ca marche en réalité assez bien, mais nous avons eu aussi des mauvaises surprises. 2-3 conseils: ralentissez aux croisements, checkez l’app si vous savez que vous vous approchez d’une ville/village, OUVREZ GRAND LES YEUX et soyez suspicieux si vous ne voyez plus de sticker blanc-bleu sur 1-2 kil… Ca vous évitera des détours trop grand. Le grand mystère reste ce parcours alternatif marqué par les panneaux bruns, qui ne semblent pas forcément correspondre au parcours de l’app…
    – Concernant le style de conduite des italiens: on a plutôt été surpris en bien ! Alors ils conduisent trèèès vite et nous avons été 2-3 fois frôlé par des automobilistes et camions, mais on s’attendait à bien pire. Comme le souligne l’auteur, le problème c’est que les routes sont très étroites, plus qu’en Suisse et qu’il y a peu d’espace. Mais nous n’avons pas trouvé que c’était pire que nos routes cantonales en Suisse, parfois bien sournoises. Il faut rester attentif, mettre les lumières !!, bien pédaler et serrer un peu les dents. Mais rien d’insurmontable.
    – Longueur des étapes: nous avons au début bêtement sous-estimé le temps que nous aurions pour les étapes. La signalisation nous a fait parfois perdre beaucoup de temps (le temps de sortir le téléphone, allumer l’app, checker, etc) et les routes, parfois en sale état, font qu’on roule moins vite que chez nous. Faites au début donc des étapes pas trop longues (c’est peut-être bien de ne pas « doubler les étapes » – genre deux étapes de 40 kil ensemble) pour prendre un rythme et comprendre comment ça marche.
    – Parler italien est clairement un atout. Je suis (presque) bilingue et cela a été vraiment un avantage quand même 🙂 je vous conseille donc d’apprendre quelques mots avant.
    – L’italie est magnifique et les italiens chaleureux et bon… un plât de pasta fatta casa te réconcilie avec la vie en général !

    En tous cas, je vous souhaite beaucoup de plaisir sur cette route qui est quand même splendide. Nous aurions volontiers poussé jusqu’à Rome, mais impératif de temps oblige… la prochaine fois !! 😀

    Merci en tous cas pour ce blog, très complet et pleins de bons conseils ! 🙂 Au plaisir de se croiser sur les routes !

    • Bonjour,
      merci beaucoup d’avoir pris le temps de rédiger ce retour si complet et détaillé après votre voyage sur la Francigena. Comme vous l’avez signalé, mon article a déjà 5 ans et les choses changent, même sur un itinéraire de pèlerinage vieux de plusieurs siècles ! A vous lire, je me rends compte que j’ai moi-même oublié de nombreux détails de ce beau parcours, sans doute en partie « gommés » par les voyages des années suivantes. L’autre enseignement de votre compte-rendu, qui ne surprendra personne, c’est qu’un même itinéraire peut donner lieu à des expériences bien différentes d’une personne à l’autre. D’ailleurs, la lecture des autres commentaires ci-dessous le confirmera. Entre vous et nous en 2015, peut-être cela a-t-il à voir en partie avec la saison, car un début d’automne frais et humide ne ressemble pas à un été caniculaire (et touristique !), mais la météo n’explique pas tout – d’autant plus que les conditions que vous décrivez n’ont pas été optimales pour rouler à vélo… Il y a aussi d’autres dimensions, plus « affectives » : depuis quelques années, je préfère largement voyager dans le nord du continent et cela se ressent sans doute déjà dans cet article.
      Pour ce qui concerne le trafic, vous avez tout à fait raison lorsque vous affirmez que les routes cantonales suisses ne sont pas moins dangereuses que les grands axes italiens, notamment du fait de la surpopulation dans notre minuscule territoire habitable, mais aussi d’un libéralisme absolu en matière de sécurité routière (pas de contrôles). Toutefois, il existe dans notre pays suffisamment de routes secondaires plus tranquilles, mais surtout les cartes pour les trouver ! Par ailleurs, nous bénéficions de nombreuses pistes cyclables et pouvons traverser le pays en long, en large et en travers sur les itinéraires officiels balisés de SuisseMobile. Les cyclistes suisses sont donc quand même mieux lotis que leurs camarades italiens.
      Je suis sûr que vos lignes seront très utiles à d’autres visiteurs du site et les aideront à préparer leur départ sur la Via Francigena.
      Bel automne à vous deux et au plaisir de vous croiser ici ou là sur la route (ou un sentier, puisque je fais surtout du VTT).
      Amicalement.

  3. Bonjour Raphaël,
    Merci pour ton site.

    Je voulais savoir si Euro Vélo 5 en Italie est balisée ou non ? On trouve les panneaux EV 5 ?
    D’après le site Euro Vélo, c’est pas vraiment balisée en Italie. En Suisse c’est différent tout est balisée et assez clair.
    Je souhaite faire Chiasso (CH) direction la mer, je pensais aller à La Spezia (I).

    As-tu des infos pour l’Italie ?

    Merci bonnes vacances.

    • Bonjour Luca, merci pour ton message.
      Je n’ai hélas pas d’informations récentes sur Eurovelo 5 en Italie. J’ai parcouru la Via Francigena au départ de Martigny (VS) en 2015, jusqu’à Rome. D’après ce que je constate aujourd’hui, mon itinéraire correspond en gros à Eurovelo 5 à partir de Pavia. A l’époque, le parcours cycliste n’était pas balisé et nous avons donc suivi la plupart du temps les panneaux pour les pèlerins à pied (ce qui nécessite un VTT), nous écartant seulement lorsque des routes sans trop de trafic nous permettaient d’avancer plus vite. Tu trouveras une description détaillée et des photos de ce voyage ici. En espérant que cela te sera utile pour préparer ton voyage jusqu’à La Spezia, je t’adresse mes meilleures salutations.

      • hello Raphaël
        je projette de traverser l’Italie en vtt au printemps.
        Départ de Savièse.
        Je pensais suivre la via francigena et j’apprécierais d’avoir tes conseils concernant le tracé, le GPS, l’hébergement etc.

  4. Bonjour,mon fils de 19 ans assez sportif a acquis début 2020 un vélo cyclotourisme et il a eu l’idée de faire un trajet Toulon Slovénie en passant par le nord de l’Italie,ben sur sans grande expérience et après avoir lu votre article sur le vélo en Italie ,pourriez vous lui conseiller un itinéraire à l’étranger plus tranquille et dans un cadre sympa.
    Merci d’avance
    claude

    • Bonjour Claude,
      je m’en veux un peu de décourager quelqu’un de partir pédaler en Italie, mais il me semble préférable de choisir une autre destination pour une première expérience. Il existe en France même des parcours officiels balisés sûrs, notamment la véloroute de la Loire (Eurovelo 6), celle du Canal des Deux-Mers en Occitanie, le Tour de Bourgogne, etc. Vous trouverez des informations sur le site France Vélo Tourisme. Sinon, toutes les traversées du Massif Central sont magnifiques : pas d’itinéraires officiels, mais d’innombrables petites routes avec très peu de trafic. Les cartes Michelin de la série « Départements » au 1:150’000 suffisent pour la planification du voyage et la navigation au quotidien.
      Maintenant, s’il préfère rouler « à l’étranger », il y a la Suisse, l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique (que je n’ai pas encore testé) et, plus loin, le Royaume-Uni, le Danemark, la Suède. Dans tous ces pays, on trouve des parcours cyclables officiels de longue distance, au moins partiellement hors trafic motorisé.
      Je vous laisse consulter ces liens en espérant que votre fils y trouvera ce qu’il recherche. Je reste à votre disposition si vous avez des questions sur l’un ou l’autre des itinéraires que j’ai moi-même parcourus.
      Meilleures salutations.

    • Bonjour, merci pour votre message.
      Vous trouverez une description détaillée du parcours de la Via Francigena à VTT sur ce site, à l’adresse suivante : https://www.europebybike.info/routes/via-francigena-martigny-rome/
      Celle-ci a été rédigée à la suite de notre voyage de l’été 2015 et je n’ai aucune idée des changements qui ont pu intervenir ces 4 dernières années.
      En deux mots, la réponse à votre question est oui : on peut parcourir la Via Francigena à vélo depuis le col du Grand-St-Bernard (j’imagine que c’est celui auquel vous avez pensé) jusqu’à Rome, avec les réserves suivantes :
      – un VTT est vivement recommandé pour la plupart des tronçons hors goudron de l’itinéraire des pèlerins
      – certains passages devront malgré tout être contournés
      – les routes italiennes avec trafic sont dangereuses !
      – l’approche de Rome en train est recommandée, en raison d’un trafic intense.
      Si vous avez des questions précises, n’hésitez pas à m’envoyer un email.
      Meilleures salutations.

  5. Bonjour

    Merci de vos informations. nous envisageons de faire la via Francigéna au départ du col du grand St Bernard et vous précisez que sur ce parcours,la dangerosité est moindre. Pouvez-vous me donner plus d’informations. Par ailleurs nous avons fait ,toujours en vélo,le Camino Frances et la via de la Plata,.En Espagne les automobiliste empruntent les autoroutes,qui sont gratuites,et de ce fait très peu de circulation dur les routes secondaires
    Cordialement
    Alain

    • Bonjour Alain et merci pour votre visite.
      Vous avez raison : l’Espagne du nord et du centre est un paradis pour les cyclistes, en raison de la faible densité de population et d’un trafic à la fois réduit et très respectueux. Je suis toutefois beaucoup plus critique en ce qui concerne la Galice et l’Andalousie, où l’on fait face sur la route aux mêmes dangers qu’en Italie, en raison d’habitudes de conduite totalement irresponsables. Vous trouverez une description détaillée du parcours de la Via Francigena sur ce même site : https://www.europebybike.info/routes/via-francigena-martigny-rome/
      J’imagine que cela répondra à vos interrogations, mais n’hésitez pas à me contacter si vous avez des questions précises.
      Bonne préparation !

      • Je viens de faire geneve gibraltar à vélo
        Je peux dire que les espagnols sont très très respectueux des velos
        Même sur les voies express il y a une bordure et je ne me suis jamais senti en insecurite

        • Bonjour,
          votre commentaire me réjouit, car j’aime beaucoup rouler en Espagne (plus de 3000 km parcourus), bien que je n’aie pas encore publié l’article sur ce pays. Mon dernier voyage là-bas remonte à 2012, mais la phrase que vous avez pu lire ci-dessus et qui vous a fait réagir fait référence à mes expériences de 2005 (Genève-Séville) et 2009 (Genève-St Jacques de Compostelle) ; elle relate très fidèlement ce que j’ai vécu sur les routes de Galice, où vous n’êtes sans doute pas passé entre Genève et Gibraltar, et en Andalousie, où je n’ai eu la vie sauve que grâce à mon rétroviseur et la décision de me jeter dans le fossé lors d’un dépassement mortel. Je ne peux qu’espérer que la situation sécuritaire sur les routes de ces 2 régions ait évolué positivement ces dernières 10 années. Par ailleurs, je suis totalement d’accord avec vous pour ce qui concerne les autres provinces espagnoles que j’ai parcourues : les routes du nord et du centre de l’Espagne me sont apparues plutôt sûres (Navarre, Pays Basque, Castille, Extrémadure). Comme toujours, les régions les moins peuplées sont les plus agréables à découvrir à vélo, que ce soit sur les petites routes secondaires ou les anciennes nationales silencieuses – une spécialité espagnole tout à fait étonnante !

    • Merci Claudio pour ce commentaire enthousiaste et bonne route sur la Via Augusta, que je ne connais pas mais qui croise ici ou là l’un de mes itinéraires (Route du Danube en Allemagne, Vallée de l’Inn au Tyrol).

  6. J’aimerais savoir s’il est possible de louer un vélo de cyclotourisme (vélo pouvant accueillir des sacoches) pour 3 semaines à l’aéroport de Fiumicino?
    Merci

  7. le 30/09/2018
    en Avril-Mai 2019, mon amie et moi avant l’intention de partir de Bari, rejoindre le Mont San Angelo, puis rejoindre Rome en vélo. Nous sommes à la recherche du guide de Monica d’Atti et de Franco Cinti (guide indisponible à ce jour).
    est ce qu’un habitué des randonnées en Italie serait en possession de ce guide.
    Merci de me le faire savoir.

    • Bonjour Bernard,
      j’espère qu’un visiteur du site aura l’ouvrage que vous recherchez et me contactera à ce propos. Je vous ferai suivre, car il vaut mieux éviter de publier les adresses email…
      Meilleures salutations

  8. Bonjour,
    pourquoi ne pas opter pour des équipements adaptés ? Les « cicabili » du Nord de l’Italie par exemple réservent d’excellentes possibilités : bien entretenus, bien balisés. C’est en les empruntant que nous avons « fait » en 2015 : Merano Bolzano Trento Ponti-Sul-Mincio (ferry) Verona Vicenza Padoue Mestre/Venise Chioggia Ferrare Mantoue (environ 700 kms) et Tirano Colico Como (ferry) Lecco Bergame Milan Pavia Piacenza Parma Modena Bologna en 2016).
    Superbes, roulants, assez faciles pour des amateurs sans prétention athlétiques, et sûrs. Un vrai plaisir sans soucis particuliers. Nous avons fait bon nombre d’autres voyages à vélo mais ceux-là laissent un des meilleurs souvenirs de cyclo-randonneurs. Il faut bien sûr « gratter » un peu sur le net pour trouver ces pistes (ciclabile delle dolomiti, val-pusteria, Val Passiria, della Val Venosta e della Bassa Atesina,Valle Isarco, Brenta, etc.) et bien préparer les étapes, mais le plaisir commence déjà là. Note : il sera utile de prévoir ces circuits dans ce sens : celui de la descente vers la plaine…
    Quant à la conduite automobile dans ces régions et au respect des cyclistes, très franchement, nous avons vraiment pu observer une courtoisie et attention assez généralisées.

    • Bonjour et merci pour vos nombreuses suggestions et votre enthousiasme qui, je l’espère, inspireront à d’autres visiteurs du site le désir d’aller rouler dans le nord de l’Italie. Comme vous avez donné les noms de certaines véloroutes, j’imagine qu’on peut trouver des infos en utilisant un moteur de recherche. Il est vrai qu’une bonne préparation de l’itinéraire peut se révéler utile dans les pays les moins « cyclophiles » et tant mieux si cette préparation fait déjà partie du voyage. Pour ce qui me concerne, il est rare que l’itinéraire soit déterminé à l’avance, parce que j’aime me sentir libre quand je pars. Et comme il me reste pour au moins trois vies à explorer le nord de l’Europe, où l’on a un siècle d’avance en matière de mobilité, je ne me plains pas.
      Amicalement.

  9. Je vais 3 fois par an faire du vélo en Italie. Depuis 15 ans. Je me demande si on a vu le même pays !!!! A part vos observations sur Naples. Le reste me semble exagéré. L Italie est un pays merveilleux ou le cycliste est respecté et prioritaire sur la voie publique. A part Naples je l avoue.

    • Merci pour ce commentaire qui démontre la diversité des expériences vécues sur deux roues en Italie. Je ne prétends pas être un expert du cyclisme transalpin après un seul voyage, mais mon article relate très fidèlement mon opinion au terme de 1700 km de route en été 2015. J’ajouterai que j’ai beaucoup apprécié la convivialité désintéressée et l’accueil chaleureux que nous avons rencontrés tout au long du parcours. Ma seule réserve à l’égard de nos amis italiens – et elle est de taille – est leur comportement au volant, tout particulièrement à l’extérieur des villes. Bien sûr, mon sentiment est influencé par les voyages que j’ai faits dans des pays réellement cyclophiles, comme le Danemark, la Suède et l’Allemagne, ainsi que d’autres dans lesquels les conducteurs font preuve d’un véritable respect pour les cyclistes (Royaume-Uni et Irlande).
      Enfin, je ne suis jamais allé à Naples et par conséquent n’en parle pas dans mon article…
      Je vous souhaite de belles découvertes sur les chemins italiens ou ailleurs.

  10. Je vais souvent en Italie en vélo,(je suis frontalier) et je n’ai pas trouvé les italiens plus imprudents que les automobilistes Français…J’ai traversé le Piémont la Ligurie, une partie de la Toscane pour arriver en Emilie Romagne…Sur la Riviera, ça roule fort et vite mais pas plus que sur la Côte d’Azur…J’ai traversé les Apennins, et j’ai rencontré beaucoup de groupes de cyclistes Italiens…Pour dormir il y a pas mal de Locanda dans les villages, des auberges pas très chères…Par contre dans les villes le vélo est roi, en Emilie-Romagne, des milliers de vélos roulent dans les villes, les centre ville le dimanche sont fermés à la circulation automobile…Ils sont très en avance sur la France sur ce point là…

    • Merci pour votre commentaire et ravi que les expériences d’autres cyclistes viennent modérer les aspects les plus négatifs de la mienne. N’ayant pédalé en Italie que lors d’un seul voyage (plus de 1700 km tout de même), je n’ai sans doute pas autant de connaissances à son propos que vous, qui vivez à proximité. Je maintiens toutefois l’intégralité des propos rapportés dans cet article, qui correspondent très fidèlement à mon expérience de la Via Francigena et de la Sardaigne en juin-juillet 2015.
      Vous avez raison d’insister sur la multitude de vélos, souvent antédiluviens, qui circulent dans les rues des villes, grandes ou petites – c’est un spectacle réjouissant et pacifique !
      Pour ce qui concerne une éventuelle comparaison avec la France, je dirais que les dés sont biaisés dès le départ en ce qui me concerne, puisque j’y roule la plupart du temps dans les régions les moins peuplées, monts Jura et Massif central notamment, sur des routes où l’on croise rarement une voiture, encore plus rarement un camion.
      Enfin, en matière de voyage à vélo, l’immense atout de la France sur l’Italie est la densité de son réseau routier secondaire et la facilité de s’y déplacer d’un bout à l’autre du pays sans se perdre, grâce à la numérotation des routes et à la qualité de la cartographie routière (Michelin, 1/50’000 ou 1/75’000).
      La saison des voyages est lancée, je vous souhaite de belles découvertes sur deux roues !

      • Vous avez raison de souligner la densité de notre réseau secondaire comparé à celui de l’Italie…Moi aussi comme vous j’avais cette appréhension, lors de ma première rando en Italie…Maintenant je dois y être bien habitué pour ne plus voir de différences!!!
        J’ai oublié de souligner la qualité de votre blog, c’est du lourd et du sérieux…Merci encore..
        Cordialement

        • Merci à vous pour le compliment. Hélas, entre le boulot, le vélo dans la brousse et les incessantes déconvenues provoquées par l’univers détestable du web, je passe de moins en moins de temps sur ce projet-là…

  11. Cher Monsieur,

    Bravo pour votre blog vraiment extra et plein d’infos très utiles!
    Je roule tous les jours à vélo en ville et fais souvent du vélo à la belle saison. Par exemple, cet été avec mon épouse dans l’arrière-pays de la Ligurie Ponente à proximité de la France. J’ai aussi roulé, il y a deux-trois ans, du bord du Lac Majeur à Bordighera (à côté de San Remo) sans trop de difficultés.
    Selon mon expérience en Italie, en ville et à la campagne, il ne faut pas hésiter à prendre sa place sur la route quitte à bloquer délibérément le passage aux voitures qui arrivent derrière. Etant devant, c’est moi qui décide quand je les laisse passer. Souvent, les routes sont étroites et sinueuses en Ligurie, où je vais chaque année. J’exagère un peu et ce n’est pas sans périls mais j’estime avoir trouvé un modus vivendi sur la route en Italie. Cela dit, il faut bien regarder la carte et éviter les mauvais coins (cela m’est arrivé d’être peu prévenant entre Asti et Bra dans le Piémont – il n’y a pas d’autoroutes, c’était l’horreur!).
    Cet été, nous avons roulé peinards sur des petites routes peu fréquentées. Il y a des centaines de kilomètres entre le Piémont et la côte dont beaucoup sont peu fréquentées. Paysages magnifiques, villages charmants, baignade en fin de journée, de l’ombre et un peu de vent, … évidemment, ce n’est pas la plaine.

    Salutations cyclistes!

    Alain Boyer

    PS: contrairement à ce que vous dites, il y a beaucoup de cyclistes en Italie (en particulier en Ligurie, alors que la plupart des routes sont plus escarpées).

    • Bonjour Alain et merci pour votre commentaire. Très heureux que les infos de l’Europe à vélo vous soient utiles. Vous avez sans doute plus roulé que moi en Italie et vos mots encourageront peut-être quelques cyclistes à filer explorer la Ligurie. J’ai moi aussi essayé de rester au milieu de la chaussée sur des routes à grand trafic, mais les conducteurs arrivant derrière ont toujours forcé le passage… Suicidaire. Chacun se fera son opinion.
      Content d’apprendre que les Italiens font du vélo aussi en dehors des villes. En juin-juillet 2015, il n’y en avait aucun sur tout le parcours de la Via Francigena, ni en Sardaigne… Peut-être faisait-il trop chaud ?
      Bonne continuation et au plaisir de vous croiser ici ou là sur la route.

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