Envie de monter en altitude ? D’entendre tinter les cloches des vaches dans un vrai pâturage de montagne ? D’admirer le Mont Blanc d’un peu plus près ? De vous enivrer de senteurs résineuses ? De parcourir un petit bout du Chemin de St-Jacques-de-Compostelle, en rêvant au jour où vous allez vous y lancer pour de bon ? De passer une journée au grand air sans dépenser un centime (et en portant un tout petit coup au monstre) ?
Alors faites la « Route des crêtes » !
Ce parcours suit la ligne de crête surplombant la partie sud-ouest du bassin genevois, constituée du Mont Salève, puis du Mont Sion, tous deux situés dans le département de Haute-Savoie (74).
Description et photos du parcours
La montée débute dès le passage de la frontière, à Bossey, et la pente est tout de suite soutenue. On rejoint la route du col de la Croisette au lieu-dit Le Coin, à 675 m d’altitude. C’est le point de départ du sentier pédestre d’Orjobet qui monte au Salève (à faire aussi !).
Très rapidement, on passe les dernières habitations et la route s’engage dans la forêt, déroulant ses lacets.
La pente moyenne est de 11 %, avec des passages à 15% dans les virages, ce qui en fait le col le plus raide de la région genevoise. Autant le savoir. L’avantage, c’est que l’on monte vite et les coups d’œil sur la plaine le confirment. Pour ma part, j’atteins le col de la Croisette (1175 m) en 1h20 depuis le centre de Genève (plus les pauses).
Attention : je déconseille vivement d’effectuer cette montée durant les week-ends, surtout le dimanche, car c’est vraiment la foire à la bagnole !
Ceux qui ne souhaitent pas faire le col à vélo et n’ont pas le vertige peuvent prendre le téléphérique du Salève au Pas de l’Échelle, à côté de Veyrier.
A partir de la Croisette, la pente est nettement plus douce en direction du col des Pitons. Fermée en hiver, la route ouvre dans le courant du printemps, lorsque les grosses congères accumulées en certains passages ont fondu – en 2013, la route était encore fermée le 17 avril. Peu importe, à vélo on peut passer, mais il faudra peut-être franchir de courts tronçons enneigés.
Depuis le sommet du Salève, le panorama est grandiose : tantôt sur le bassin genevois et la chaîne du Jura, tantôt sur les Alpes, où trône le Mont Blanc. Vue de là-haut, la ville de Genève prend sa véritable dimension : un tout petit bled, friqué et prétentieux, coincé au bout du lac…
Durant la descente, on profite d’un beau coup d’œil sur le lac d’Annecy, avant de remonter brièvement vers le château des Avenières, puis de plonger sur St-Blaise. Un peu en-dessous du belvédère, la « Route forestière de la Grande Montagne », qui part à droite, offre un parcours alternatif agréable, à l’écart de tout trafic, et rejoint la « Route des crêtes » juste après les Avenières. Elle n’est toutefois pas praticable avant la fonte de la neige.
Après avoir traversé la route d’Annecy, on rejoint à Charly le Chemin de St-Jacques-de-Compostelle (GR65). A La Croix Biche, l’itinéraire quitte la route et file sur un chemin agricole montant vers la « ligne de crête » du Mont Sion. Le terrain est dégagé, constitué de champs, et on ressent une belle impression d’espace. Devant nous, la montagne du Vuache prolonge la barrière naturelle du Mont Sion autour du bassin genevois. Au-delà, vers l’ouest, on devine la vallée du Rhône qui s’en va vers la Savoie et offre d’innombrables perspectives de départ en (long) voyage…
Le parcours jusqu’à Jurens nécessite un VTT, ou au moins un VTC. Les chemins sont caillouteux, parfois boueux dans la forêt, et la descente finale sur Jurens est assez chaotique, ravinée par l’eau de ruissellement, labourée par le passage des chevaux et encombrée de gros cailloux. Un petit passage un peu technique pour terminer la partie « wild » de cette belle balade…
Les amateurs de géographie apprécieront, à Chancy, d’avoir effectué l’un des plus longs dénivelés négatifs réalisables dans la région, même s’il ne se fait pas d’une traite : du col des Pitons (1345 m) au pont sur La Laire (349 m). Les puristes feront le détour par le lieu-dit Vers Vaux, en prenant la petite route à gauche, juste avant l’ancienne douane de Chancy : à environ 2 km en aval se trouve la borne-frontière, à quelque mètres du Rhône, où la cote d’altitude varie selon le niveau de l’eau entre 330 et 332 m, ce qui en fait le point le plus bas de Suisse occidentale. Un endroit très paisible pour une pause-pomme bercée par le chant de l’eau.
Cet itinéraire fait partie de ma trilogie de grands tours à la découverte du relief genevois, avec la Route forestière du Jura et le Tour du Vuache. Ceux qui ne redoutent pas la neige peuvent le parcourir également en hiver : le récit et les photos sont ici.
Merci pour votre récit et vos photos qui sont magnifiques (que je découvre par hasard en cherchant un itinéraire vit!) Je fais le même parcours que vous, mais souvent à l’inverse : la montée de Chancy en passant par Saint-Blaise est aussi très sympa avec un superbe panorama où on distingue au loin le Grand-Colombier.
Bonjour Philippe, et merci pour votre message. Il y a en effet de beaux panoramas lorsqu’on grimpe quelque peu autour de la cuvette genevoise. Personnellement, j’aime monter la Croisette et suis donc « condamné » à tourner dans le sens des aiguilles d’une montre ;-). J’y serai d’ailleurs demain.
Si vous cherchez des parcours VTT, peut-être serez-vous intéressé par celui que je viens de poster hier : https://www.europebybike.info/routes/montailloux-vtt-saleve-53-km/
Au plaisir de vous croiser sur les sentiers de notre cher Salève !