Article mis à jour en août 2024.
De nombreux cyclistes rangent leur vélo au garage durant la saison froide. Ceux qui aiment vraiment ce sport ainsi que la nature ne le font pas et continuent de sortir régulièrement, en plaine comme en altitude, même au cœur de l’hiver.
Si l’on veut rouler toute l’année, il faut acquérir un minimum d’équipement, pas forcément hors de prix.
En ce qui me concerne, je n’aime pas consommer et m’arrange par conséquent pour que mes vêtements soient polyvalents : utilisables pour randonner à pied, en raquettes ou à VTT. Je ne possède que quelques vêtements spécifiquement pour le vélo : un pantalon, un maillot, deux bonnets à porter sous le casque et l’équipement de pluie (guêtres couvre-chaussures, pantalon imperméable, et housse couvre-casque).
Selon mon expérience, le problème principal que l’on rencontre en hiver est la transpiration et donc les habits mouillés. C’est particulièrement vrai lorsque la randonnée inclut une belle montée. A moins d’avoir des vêtements ultra high-tech (et donc très chers), qui évacuent totalement l’humidité vers l’extérieur, il faudra se résoudre à emporter un peu de rechange : en particulier maillot synthétique, bonnet et gants, mais la combinaison peut être différente, car nous ne transpirons pas tous de la même façon. Deux règles de base à observer : pas de vêtements en coton, car ils se mouillent rapidement et ne sèchent pas durant la pause ; multiplier les couches permet une grande souplesse et favorise l’évacuation de la transpiration vers l’extérieur (je porte jusqu’à 6 couches de vêtements dans les descentes les jours de grand froid – pour le haut du corps, cela va de soi, car en bas mon pantalon seul suffit).
Ce sont évidemment les extrémités des membres qui souffrent le plus du froid. J’ai en mémoire quelques longues descentes¹ par températures négatives durant lesquelles je ne sentais plus mes pieds ni mes mains, ce qui m’obligeait à m’arrêter car je n’étais même plus capable d’actionner les leviers de freins… Frotter alors vigoureusement ses mains l’une contre l’autre, pendant plusieurs minutes, peut aider à rétablir la circulation sanguine. Par contre, je ne connais que la marche pour réchauffer les pieds (faire bouger les articulations, en particulier celles des orteils), et ce n’est pas très pratique lorsque la journée touche à sa fin et qu’il faut encore rentrer. Pour tenter de remédier au problème des pieds gelés, je me suis acheté des chaussures de marche fourrées et dotées d’une membrane Gore-Tex. J’ai dû desserrer au maximum mes Power Grips et aussi m’habituer à pédaler avec de grosses chaussures, mais finalement je peux maintenant résister à de plus basses températures.
Et puis, si l’on bénéficie d’une bonne circulation sanguine, le réchauffement corporel est très rapide dès que l’on se remet à pédaler, à la fin de la descente, en particulier si la route remonte, même légèrement.
Liste d’équipements que j’utilise lors d’une sortie hivernale :
- pantalon cycliste
- maillot de corps Thermo à manches longues
- maillot cycliste à manches longues
- maillot cycliste coupe-vent
- arm-warmers
- pull polaire à col montant, sans manches
- veste polaire chaude
- veste imperméable, ouvrable par zip sous les aisselles
- écharpe fine en polyester, voire écharpe chaude en Mérinos
- deux paires de gants : une paire légère, pour la montée ; une paire de gants de ski très chauds en Gore-Tex, pour la descente et la fin de journée (Ziener GTX ou, mieux, Dakine Titan, avec sous-gants en polyester, manchette large très pratique et compartiment pour coussinet thermique) ; le top, ce sont les moufles, mais pas très pratique pour changer les vitesses et manœuvrer les freins… Si vous voulez des gants vraiment chauds, ne les achetez pas dans un magasin pour cyclistes, mais dans un commerce de ski-montagne-alpinisme !
- bonnet cycliste, se portant sous le casque, avec rechange
- bonnet en laine de Mérinos ou casquette polaire, pour la pause
- chaussettes en laine de Mérinos
- chaussures d’hiver (Mammut Blackfin Pro High WP)
- clips solaires pour lunettes de vue
- coussinet thermique pour les mains et éventuellement les pieds, et pour les cas d’urgence uniquement
- éclairage avant et arrière puissant, à piles, pour les retours tardifs ou dans le brouillard
- gilet réfléchissant
- en cas de risque de précipitations : housse couvre-casque imperméable, pantalon imperméable, guêtres Gore-Tex et gants imperméables
- en cas de neige : guêtres basses ou hautes, selon l’épaisseur de la couche
- dans tous les cas : Thermos de thé chaud (1 ou 2 bouteilles de 0.5 litre, selon la durée de la sortie prévue) et pique-nique consistant !
Évidemment, le sac à dos est plutôt rempli, en particulier à la montée, lorsque j’enlève les couches de vêtements les unes après les autres. Il arrive même fréquemment que celui-ci soit plein : le mien n’offre qu’une capacité de 18 litres, mais je peux sortir le filet porte-casque et y placer sans problème ma grosse veste polaire.
Il y a quelques années, j’ai acquis un sac à dos de 24 litres (Deuter Transalpine 24) qui permet de transporter plus de vêtements pour les sorties de la saison froide.
Actuellement, je préfère l’option sac à dos de 18 litres (Deuter Superbike 18 Exp) et sacoche de selle Ortlieb Seat Pack de 11 litres.
En hiver, je ne pars jamais juste pour une heure ou deux, comme cela peut parfois m’arriver en été pour une sortie crépusculaire, entre chien et loup, dans la campagne odorante et bruissante. Rien que s’habiller prend déjà du temps, donc je veux que la balade dure. Par ailleurs, lorsque les arbres sont nus et le paysage souvent bien gris, il faut s’éloigner plus de la ville pour trouver un peu de magie et de paix. En l’absence de verdure, la laideur du béton prédomine, y compris en zone périurbaine ; le vacarme incessant produit par les trafics routier et aérien n’est pas atténué par la végétation ; les particules fines toxiques stagnent dans l’air, en particulier en ville et à proximité immédiate des grands axes de circulation. S’éloigner suffisamment de toutes ces nuisances demande du temps, et quand les journées sont fraîches, voire froides, mieux vaut être bien couvert !
Pour ce qui concerne le vélo, je prends toujours mon VTT, équipé de pneus à crampons efficaces même sur la neige (Maxxis Minion DHF et High Roller II). J’ai hésité à m’acheter des pneus à clous (Schwalbe Ice Spiker), mais je roule quand même la plupart du temps sur le goudron et ce serait donc une dépense inutile.
Relevons enfin que les hivers en région genevoise restent globalement tempérés. Il est en effet rarissime que la température se maintienne, en journée, au-dessous de 0 degré Celsius. Bien plus souvent, celle-ci est comprise entre 4 et 7°C l’après-midi, ce qui est tout à fait confortable².
¹ Il faut tenir compte de l’effet du refroidissement éolien : ainsi, lancé à 40 km/h par une température de moins 5 degrés, on ressent un tout petit moins 14 degrés…
² Moyenne des températures pour Genève durant le mois de janvier 2018 : 6.2°C, ce qui constitue un record absolu depuis 1864 (norme 1981-2010 : 1.5 °C ; source : MétéoSuisse)