La montagne a finalement blanchi. Une petite dizaine de centimètres de neige a recouvert le sol dans les Alpes au-dessus de 1400 mètres le 2 janvier, puis 20 à 30 cm ont suivi durant la nuit du 3 au 4 et la journée du 4, avec une limite pluie-neige autour de 800 m en Valais. Le décor est maintenant hivernal, mais les fréquentes apparitions du soleil font rapidement réapparaître le vert des prairies sur les versants exposés.

Réglés comme des horloges, les sympathiques chocards à bec jaune sont de retour dans les villages. Chaque matin aux environs de 9 heures, la nuée débarque et s’abat sur les arbres et arbustes, les points d’eau, les coins de prairie libres de neige, à la recherche d’un peu de nourriture.

Dix centimètres sur des sols au préalable secs, voilà qui n’allait pas me décourager de sortir ma monture. Bien au contraire : je me réjouissais d’aller « glisser » en silence sur les pistes forestières et autres sentiers. Arrivé à Eison par la route, j’ai légèrement dégonflé mes pneus et commencé par la boucle Eison-Volovron-Eison, via le sentier du haut à l’aller et celui du bas au retour (itinéraire Grand Raid). Il n’y avait personne et la magie de cette forêt enneigée m’a motivé à tourner quelques séquences vidéo : les voir sur YouTube.

J’ai enchaîné par le sentier Eison-route de l’A Vieille (Grand Raid toujours), puis suis monté au-delà de la barrière jusqu’au virage en lacet d’où part le magnifique single vers Prarion, à travers la forêt de la Fourmic.

En selle tout le long et pas la moindre alerte à la glissade… trop cool ! Évidemment, je roulais moins vite que les jours précédents sur les aiguilles de mélèze, en particulier aux quelques endroits où je me souvenais avoir vu de la glace avant les chutes de neige.

À Prarion d’en bas, j’ai pris le joli chemin du Bisse de St-Martin qui court sous les mélèzes à la lisière de la forêt. Comme c’était déjà un peu tard, il n’y avait plus personne sur ce parcours très populaire. Au bout, on parvient à la route de Lovégno que j’ai empruntée à la montée pour rejoindre la piste forestière filant dans le Revers de Suen vers le Mayen des Praz, au-dessus de Mase.

Au final, j’ai parcouru près de 17 km de chemins enneigés pour cette sortie hors du commun, dans un décor féérique.

Par contre, 30 cm de neige, ça devient trop pour le vélo (j’ai testé !), ou alors il faudrait tenter le truc avec un « fat bike », mais je n’ai pas (encore) cet article dans ma panoplie de coureur des bois… Je me suis donc rabattu sur mes vieilles raquettes pour dévaler dans le ravin de la Borgne à destination des anciens hameaux agricoles abandonnés – un vrai voyage dans le temps.

Le lendemain, je me suis relancé à vélo, mais sur les routes dont certaines, sur les versants nord, restent enneigées.

J’en ai profité pour rendre visite à mes copines à Trogne 🙂 Trop sympas !

Au-delà du contentement des touristes, la série de précipitations qui arrose le pays depuis le 2 janvier est bénéfique pour la nature et les réserves d’eau : c’était très sec, en particulier en montagne.

Hélas, le temps de la chute vers la plaine polluée et les foules aliénées approche. La seule chose que je serai content de laisser derrière moi, ce sont ces saloperies de F/A-18 qui nous rendent dingues à tourner inutilement dans le ciel, consommant des tonnes de carburant, réchauffant le climat, gaspillant les ressources financières du pays et dérangeant à la fois la faune et les populations. 30 ans après que j’aie refusé de servir, mon opinion sur l’armée n’a pas changé : je l’emmerde !