Après une première expérience très positive lors d’un camp sportif printanier, j’ai décidé d’ajouter un élément de base à mes explorations : l’eau. Jusqu’ici, celle-ci n’a représenté qu’une partie, certes appréciée, du paysage. Les longues échappées en bordure de mer ou d’océan me fascinent, pour autant qu’il ne s’agisse pas d’une eau bleue et chaude. J’aime plus que tout la ligne d’horizon marine, promesse d’un monde sauvage immense où les bipèdes sont absents – ou presque. Désormais, j’apprends à me mouvoir sur cet élément si différent du sol, dont la plasticité a bien plus en commun avec l’air et me rappelle mes quelques heures de vol.
Comme je me rends au bord de l’eau en transports publics, il me fallait un modèle gonflable. Le kayak monoplace choisi l’a été pour son profil élancé, sa construction « full HP dropstitch » permettant une bonne rigidité et son coût raisonnable. Un modèle haut de gamme n’est pas nécessaire pour débuter.
Caractéristiques du Tomahawk Air-K 375
Longueur : 375 cm
Largeur : 72 cm
Poids : 16.6 kg
Nombre de chambres à air : 3
Pression de gonflage : 10 PSI
Charge maximale : 128 kg
Pompe double action, pour un gonflage rapide (5 min. max)
De manière générale, je suis très content de cette acquisition et des heures de bonheur sur le lac Léman qu’il me procure. Voir le monde de tout en bas change la perspective – par rapport au VTT et aux montagnes.
Bien sûr, les rives de notre lac sont très largement privatisées et la succession de propriétés de luxe et de cubes en béton immondes donne un peu mal au ventre. Toutefois, il reste des vieilles maisons magnifiques, des chalets en bois, des cabanes qui permettent de rêver : qu’on serait bien là, dans le vent et la bise, avec toute cette vue dont bagnoles et bipèdes bruyants sont absents ! Et surtout, quel bonheur de découvrir, ici et là entre les débauches des riches, une petite grève préservée ! L’occasion d’une pause pomme durant laquelle on se prend à imaginer le Léman avant l’homme, ou en tout cas avant la bétonisation sans limite… Le chant des vaguelettes sur les galets et le gravier, les chênes majestueux dont les branches créent parfois des tunnels au-dessus de l’eau, le bois flotté, un cygne, une escadrille de cormorans qui décolle avec peine et fracas, l’eau limpide…
Du côté des réserves, ce kayak est relativement instable et carrément lourd sur le dos. Car les 16.6 kg affichés par le constructeur ne comprennent pas la pagaie et le reste de l’équipement nécessaire pour une sortie sur l’eau !
Ces limitations sont toutefois contrebalancées par la rigidité et la solidité du bateau, qui donnent confiance. Par ailleurs, son profil étroit permet d’atteindre une belle vitesse : mon record actuel atteint 11.8 km/h.
La découverte de cette activité constitue mon unique réserve à l’avancée de la saison : j’aimerais continuer à naviguer durant des semaines, mais sais bien que les sorties vont bientôt être interrompues par l’hiver, car je n’envisage pas de prendre le risque de chavirer dans une eau trop froide.
Pas de quoi s’endormir pour autant : le VTT reste mon véhicule 4 saisons.
Bon automne à tous, dans la lumière déclinante et les senteurs enivrantes !