Q&R Route du Danube (Eurovelo 6)

Question : Je suis en train de planifier un tour à vélo en juillet qui devrait suivre majoritairement ta route, merci beaucoup pour l’avoir mis en ligne, c’est très utile! J’ai quand même des questions concernant quelques détails de ton voyage, ça m’aiderait vraiment beaucoup si tu pouvais répondre brièvement.

Voici mes questions:
– Est-ce que tu sais plus ou moins si les campings indiqués en ligne existent toujours? Comment était leur qualité : est-ce qu’il y avait des douches et peut-être un petit magasin?
– Est-ce que tu as dû camper dans la nature, si oui, comment était-ce?
– Est-ce que tu étais seul ou en groupe?
– Était-ce difficile de communiquer en Serbie etc? Est-ce que tu as utilisé un dictionnaire?
– Est-ce que le tour en somme t’a plu (Pourrais-tu me le recommander)?
– Y-avait-il des prises de courant au camping?

Réponse : Mon article sur la Route du Danube est effectivement incomplet et je n’ai jamais trouvé le temps de décrire l’itinéraire. Mais ce voyage remonte maintenant à 10 ans, donc les souvenirs disparaissent petit à petit… Toutes les infos que je vais te donner ne sont pas récentes, ne l’oublie pas. Je n’y suis pas retourné depuis 2007 !

J’ai fait ce voyage seul, comme la plupart des autres que j’ai publiés sur le site. Je ne peux pas te garantir que les campings dans lesquels j’ai dormi à l’époque et qui figurent sur ma carte bikemap existent encore aujourd’hui. Ceci dit, il s’agit de l’Eurovelo 6, peut-être le plus connu des grands itinéraires cyclistes européens. Il y a chaque année beaucoup de monde qui roule le long du Danube (même des familles avec enfants), pour plusieurs raisons : le parcours est très bien balisé, facile (pas de montées le long d’un fleuve) et la plupart du temps hors du trafic. Cela signifie que tu trouveras sans problème des hébergements le long du parcours, en tout cas en Allemagne et en Autriche, même si ce ne sont pas les mêmes que les miens. Et dans certains campings, en juillet, il y aura du monde, trop de monde !

La situation était différente dès la Slovaquie et la Hongrie, puis évidemment en Croatie et en Serbie, où les infrastructures touristiques ne sont pas aussi développées. En 2007, je n’ai pas toujours facilement trouvé des hébergements après l’Autriche. Il n’y avait plus de campings, ou seulement très rarement, et j’ai dû plusieurs fois dormir dans des hôtels beaucoup trop chers pour mon budget (40-50 EUR la nuit). Je n’ai par contre jamais fait de camping sauvage le long du Danube, mais de nombreux voyageurs le font, à leurs risques et périls.

Prends les dernières éditions des guides Esterbauer dont je parle et tu auras une liste d’hébergements avec leurs numéros de téléphone. Les campings ont toutes les facilités en Allemagne et Autriche (douches, WC, parfois machine à laver le linge, etc), moins après… Pour la nourriture, c’est mieux de t’acheter à manger quand tu passes dans une ville ou un gros village, car il n’y a pas toujours d’épicerie au camping, surtout si tu campes à la ferme, ce qui est très sympa. Il y a très certainement de l’électricité au camping, c’est un équipement standard en Europe.

Pour la communication, tu auras plus de facilité que moi, puisque tu parles allemand. Dès la Slovaquie/Hongrie, peu de gens parlent une autre langue que la leur dans les campagnes, donc on se débrouille comme on peut. Je n’avais qu’un seul dictionnaire avec moi : français/allemand.

Finalement, pour ce qui est de mes impressions générales sur ce voyage, je dirais qu’elles sont partagées : j’ai beaucoup aimé le début du parcours, entre Donaueschingen et Ulm, car on roule dans une belle vallée du Jura Souabe (Schwäbisches Alb). Ensuite, la Bavière, c’est le pays des grandes cultures : plat et assez monotone, et aussi il faisait très chaud. Il y avait pas mal de monde en Autriche, où certaines parties du parcours sont intéressantes, d’autres moins. Plus loin, c’est pareil : de beaux moments sur la digue du Danube (et d’autres difficiles lorsqu’on roule pendant des kilomètres sur l’herbe ou le gravier), une chouette excursion sur de petites routes à travers les collines en Hongrie, et une approche horrible de Belgrade sur la grande route avec les camions. Hélas, je ne me souviens plus de tous les détails de l’itinéraire.

En fait, je n’ai pas beaucoup apprécié les pays de l’Est : difficulté de communication, absence d’hébergements bon marché, population à mon sens peu accueillante en général – même si évidemment on y rencontre aussi parfois des gens géniaux. Peut-être que cela a changé, en tout cas je l’espère pour toi. Personnellement, je ne pense pas repartir là-bas un jour, mais je retournerai volontiers ici ou là en Allemagne, où il y a plein de véloroutes, de campings et de gens plutôt chaleureux.

A toi de te faire ton opinion. Beaucoup de gens adorent la route du Danube. Moi, je crois que j’aime trop la nature et que j’ai besoin de régions plus sauvages, avec des montagnes… (Mars 2017)