Magie hivernale

On le sait : la plus belle saison, c’est l’automne. Oui. Et l’hiver aussi, surtout quand il ressemble à celui-là, avec beaucoup de neige au début, pas trop de stratus en plaine, un courant de bise et des températures de saison ! Je souhaite donc partager ici mon plaisir de vadrouiller dans une nature plus sauvage, plus vaste, plus silencieuse et beaucoup moins fréquentée grâce à la neige, à la glace et au froid (relatif).

La situation de haute pression durable que nous connaissons permet de multiplier les sorties sportives, au point qu’on finit par être fatigué les jours de travail. La formation éventuelle d’une couche de stratus et l’altitude de son sommet sont les seuls paramètres météo à considérer : certains jours, il est nécessaire de prendre de la hauteur pour voir le soleil – et nos montagnes proches le permettent. En 9 minutes de train plus 2h30 de vélo, j’arrive au sommet du Jura, à plus de 1500 mètres, une altitude rarement atteinte par le stratus.

Hiver

HiverEn montagne, le problème vient parfois du vent, qui peut souffler fort sur les crêtes du Jura et rendre les pauses au sommet très inconfortables : personne n’apprécie de changer ses vêtements trempés, par température négative et dans les bourrasques. La perte de chaleur corporelle qui survient à ce moment rendra la descente pénible, alors qu’aucun effort ne permet de se réchauffer. La seule solution consiste alors à marcher en poussant le vélo, ce qui fait davantage circuler le sang que de rester assis sur sa selle.

HiverCertains jours, on marche à la descente pour une autre raison : éviter de finir à plat ventre, à cause d’une plaque de glace. Les bons pneus à crampons, partiellement dégonflés, tiennent sans problème sur la neige sèche, mais il faudrait des pneus à clous pour la glace. Nos hivers n’étant pas sibériens, je ne me résous pas à m’équiper davantage pour le froid ni à en subir les conséquences à chaque fois que, pour atteindre la glace, je dois parcourir des dizaines de kilomètres de goudron. Cela m’a coûté une unique belle chute cet hiver, heureusement sans casse pour la monture et le pilote.

HiverLes températures sont relativement fraîches ce mois de janvier, sans atteindre des records. Cela nécessite évidemment d’emporter des vêtements de rechange et je suis très heureux de mon acquisition d’une sacoche de selle bikepacking de 13.5 litres pour ranger tout ça – dont la doudoune, un vrai plus pour la pause et la descente ! Cette sacoche me protège en outre des projections de la roue arrière, agissant comme un garde-boue.

HiverTout en parlant de fraîcheur, je tiens à signaler que j’ai roulé en short les 31 décembre et 1er janvier, en montagne, ce qui constitue une première – et à propos de laquelle nous ne devons bien sûr pas nous réjouir.

HiverEnfin, les journées courtes ne sont pas un problème quand on a l’éclairage qu’il faut. Mon camarade Serge m’a fourni une lampe frontale aussi puissante qu’un projecteur : 3400 lumens – plus aucun automobiliste ne garde ses grands phares à mon approche !

HiverPar ailleurs, au-delà de la possibilité d’effectuer une descente nocturne sur n’importe quel sentier forestier, cette lampe me permet de voir beaucoup d’animaux à la nuit tombée : leurs yeux phosphorescents brillent et dansent dans le faisceau de lumière, c’est magique. La dernière fois, c’était pas moins de dix paires d’yeux de cerfs et j’ai pu les observer pendant de nombreuses minutes, à une trentaine de mètres. Ils regardaient de temps à autre dans ma direction mais ne parvenaient pas à identifier ce qu’il y avait derrière cette lumière – un affreux bipède ! D’autres soirs, ce sont les jolis chevreuils qui bondissent dans mon faisceau, mais c’est nettement moins impressionnant que les cerfs : deux ont traversé en courant juste devant moi, de vrais autobus fous ! Décharge d’adrénaline garantie !

Ceci dit, je croise souvent nos amis des bois en pleine journée aussi, comme le démontrent ces quelques photos.

HiverAssez de mots. Les images de la féérie hivernale actuelle sont ici. Bon voyage et bon hiver !

Une réflexion sur « Magie hivernale »

  1. On pourrait croire que la lente hausse des températures au mois de février faciliterait la circulation sur nos chères routes de montagne. Je (re)découvre qu’il n’en est rien et qu’au contraire la situation se complique : le regel rapide de l’eau de fonte en plein midi rend certaines routes très périlleuses, même par des températures de l’ordre de 10°C. La surface semble mouillée, mais elle est verglacée. Gare, donc !

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